Une théorie écologique de l’évolution, par le fondateur mondial de la primatologie empathique
Pour sortir de la vision mécanique moderne de la nature, il faut aussi sortir d’une théorie de l’évolution qui repose sur le hasard (des mutations génétiques) et la nécessité (de la sélection naturelle).
L’évolution repose pour Imanishi non pas sur un mécanisme de « sélection » par l’environnement, mais sur une initiative du vivant. Le vivant ne subit pas l’évolution : il en est l’agent, le sujet – avec son milieu. Pour Imanishi, le sujet de l’évolution est en effet la société que chaque espèce forme avec son milieu – dans une unité concrète qu’il appelle « écospécie ».
Au soir d’une vie consacrée à l’étude de la nature, Imanishi rassemble et met au clair dans ce livre ses convictions sur l’évolution.
Le testament philosophique du plus célèbre naturaliste japonais. Peut-on réduire l évolution du vivant aux mécanismes extérieurs de la sélection . L évolution pourrait-elle être conçue, non comme un simple mécanisme, mais comme une initiative du vivant ? À la fin d une vie consacrée à l étude de la nature, Imanishi examine et met au clair ses convictions sur l évolution. En revendiquant pour le vivant la qualité de sujet, il choisit de s opposer au dualisme néo-darwinien. Pour Imanishi, il s agit d entrer dans le monde de chaque espèce, où elle forme avec son milieu une unité concrète qu il appelle sumiwake, écospécie . Le travail d Imanishi converge avec la mésologie d Augustin Berque (étude des milieux vécus), qui travaille aujourd hui à l articulation entre histoire naturelle et histoire humaine.
L'auteur : MANISHI Kinji (1902-1992), écologue et anthropologue, est un pionnier mondial de l’écologie et un des fondateurs de la primatologie. Son œuvre se situe au croisement de la science occidentale et de la culture japonaise traditionnelle.
Préface de Frans de Waal
« Le travail d’Imanishi a provoqué un changement de paradigme. Malgré leur arrivée tardive en Occident, ses idées ont clairement triomphé. Aux antipodes des dualismes occidentaux (animal / humain, nature / culture), ses idées se sont glissées inaperçues dans notre réflexion scientifique, tout comme ses techniques d’observation. Cette invasion silencieuse a permis à l’Occident de s’alléger d’un peu de son bagage culturel. »
Frans de Waal, primatologue« Imanishi, c’est l’anticipation géniale de la subjectivité animale – et de l’existence humaine dans le champ des sciences de la nature. »
Augustin Berque, philosophe (prix Cosmos)