Parti au Tibet avec le photographe animalier Vincent Munier, Sylvain Tesson découvre la pratique de l’affût, du non-agir, l’art de se faire oublier au sein d’une nature plus qu’hostile, disciplines indispensables pour espérer entrevoir, photographier et contempler la panthère des neiges. Ce magnifique récit de voyage lui vaut le prix Renaudot 2019.
Les chasseurs observés
On part pour observer, mais on voit peu de choses et c’est la nature qui vous observe. Bien au chaud dans son fauteuil, on vit par procuration les affres de l’hiver tibétain, à l’affut par moins 30 degrés, à attendre la venue d’un loup, d’un troupeau de yacks, ou plus rare, de la panthère des neiges. C’est surtout pour la souveraine des lieux que Sylvain Tesson fait ce voyage, même s’il n’ose l’avouer à ses compagnons. Auréolée de mystère, elle incarne deux femmes qui ont compté pour lui, sa mère défunte et un amour depuis longtemps perdu.
L’affût contemplatif
Que faire quand on ne doit rien faire sauf attendre en se faisant oublier ? Tesson médite, écrit des aphorismes, évoque des souvenirs, compare les mérites des différentes philosophies orientales, et comme souvent dans ses récits médite sur la condition humaine. Il nous fait partager ses réflexions mais aussi ses émerveillements et sa découverte de l’art de la contemplation.
"Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène. Qui est-ce ? La panthère des neiges. Une ombre magique ! Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je. C'est ce qu'elle fait croire".
Ecouter en replay Sylvain Tesson et Vincent Munier sur France Inter du 10 10 2019 : ICI
Editions Gallimard