Ce livre est l'oeuvre maîtresse de l'un des principaux pionniers de l'éthologie, cette science née de la volonté d'appliquer au comportement animal et humain les interrogations et les méthodes propres à la recherche en biologie.
Avec, en ligne de mire, la question de l'information à la base de toute adaptation, innée ou acquise.
Un tel objectif - réussir à expliquer tous les processus du vivant - exige une méthodologie rigoureuse qui statue sur les compétences requises pour la recherche et sur les différentes modalités expérimentales : la perception comme moyen de connaissance, l'observation des animaux en liberté, en captivité ou simplement apprivoisés, l'expérience de privation, l'analyse fragmentaire, la recherche phylogénétique, l'homologie...
C'est sur la base de ces connaissances que l'auteur dresse un tableau des mécanismes physiologiques et des modifications adaptatives du comportement animal. On a souvent reproché à Lorenz d'appliquer un peu trop rapidement à l'homme les résultats de ses recherches. Mais n'y a-t-il pas une foule de comportements cent fois plus anciens que les nôtres, qui existent en nous et jouent un rôle considérable dans nos actes et dans l'exercice de nos facultés cognitives ?
L'édifice lumineux mais fragile de notre rationalité, nous avertit-il, repose sur un terrain d'instincts primordiaux que nous partageons avec des créatures bien plus primitives dans l'échelle de l'évolution et avec qui nous devons compter.
Konrad Lorenz (1903-1989), biologiste et zoologiste autrichien, a été Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973.