La disparition des espèces et, de façon plus générale, l’érosion de la diversité du vivant, prennent une ampleur telle que la période actuelle est communément comparée à l’un des cinq grands épisodes d’extinctions massives qui ont ponctué l’histoire de la vie sur terre.
Partant de ce terrible constat, cet ouvrage propose une analyse philosophique de cette véritable crise de la biodiversité. Il retrace les racines de la conception occidentale de la diversité du vivant, objet de curiosité et de fascination depuis l’Antiquité grecque qui va finalement se cristalliser, dans la seconde moitié du XXe siècle, autour du concept de biodiversité.
L’auteur montre la diversité des réalités auxquelles ce concept réfère et invite à une interprétation pluraliste du terme de biodiversité. Enfin, l’auteur s'attèle au problème éthique que pose la crise de la biodiversité en reposant la question du rapport des sociétés humaines à leur environnement naturel. Face à une multiplicité de sens et de normes, une approche créative et participative des politiques de conservation devrait permettre de prendre en compte un éventail plus large de valeurs tout en rendant justice au pluralisme inhérent à nos sociétés démocratiques.
Jeune chercheuse au CNRS, Virginie Maris a commencé des études en biologie avant de « tomber en amour » avec la philosophie. Sa thèse de doctorat (Université de Montréal) porte un regard original sur la protection de la biodiversité, puisant simultanément dans la philosophie des sciences et dans l’éthique environnementale. D’abord au Muséum National d’Histoire Naturelle et maintenant au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive à Montpellier, elle poursuit un travail hors normes dans une démarche de « philosophie de terrain ». Résolument ancrées dans le monde réel, ses recherches se nourrissent d’un dialogue permanent avec les scientifiques autant qu’avec les acteurs de la conservation de la biodiversité.