Les Souvenirs entomologiques constituent une somme exceptionnelle d'écrits relatant une démarche accomplie tout entière dans la grande lumière de la Provence. Cette œuvre est par excellence révélatrice de la vie la plus intense.
Pendant la plus grande partie de sa longue existence, loupe et carnet d'observation en poche, dans les garrigues entre Rhône et Ventoux, Fabre allait étudiant les mœurs des insectes sur les terrains brûlés par le soleil, surprenant tel hyménoptère dans les chemins creux ou encore parmi les rochers éblouissants des dentelles de Montmirail.
Romantique dès l'enfance, Lamartine, Reboul furent les inspirateurs de ses premières créations poétiques. Adolescent conquis par les mathématiques, il se plaisait à scruter, à tenter de comprendre l'univers. Plus tard, sa démarche d'observateur de la nature le conduira à vivre à l'écart de l'agitation des sociétés humaines mais ce savant profondément affectif, à la tête d'une nombreuse famille, aspirait à l'amitié travailleur infatigable, il n'en aimait pas moins rire et bien vivre.
À l'Harmas de Sérignan, les œuvres de Rabelais étaient en permanence à son chevet : devant ses amis, il récitait, apprises par cœur, des pages racontant Panurge, Pantagruel et Gargantua. Fort de la connaissance des Anciens dont la mythologie était riche d'innombrables métamorphoses, Fabre, décrivant d'autres transformations des êtres, en biologiste exemplaire nous livre ici-même des chapitres qui ne sont pas moins remplis de merveilleux.
Dans notre monde si souvent privé de ses hôtes et de ses mystères, les Souvenirs entomologiques devraient être mis entre les mains du plus grand nombre, et des jeunes en particulier, afin que les générations à venir soient incitées à remédier à cette redoutable méconnaissance qui frappe la plupart d'entre nous aujourd'hui à l'égard du monde vivant.