Nous avons perdu les deux repères qui permettaient autrefois de nous définir entre les dieux et les bêtes. Nous ne savons plus qui nous sommes, nous autres humains. De nouvelles utopies en naissent. D’un côté, le post-humanisme prétend nier notre animalité et faire de nous des dieux promis à l’immortalité par les vertus de la technique. D’un autre côté, l’animalisme veut faire de nous des animaux comme les autres et inviter les autres animaux à faire partie de notre communauté morale.
Alors forgeons une nouvelle utopie à notre mesure. Ne cherchons plus à nier les frontières naturelles ― celles qui nous séparent des dieux ou des animaux ― et défendons un humanisme conséquent, c’est-à-dire un cosmopolitisme sans frontières.
Alors forgeons une nouvelle utopie à notre mesure. Ne cherchons plus à nier les frontières naturelles ― celles qui nous séparent des dieux ou des animaux ― et défendons un humanisme conséquent, c’est-à-dire un cosmopolitisme sans frontières.
L'auteur : Professeur de philosophie de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, Francis Wolff est spécialiste de philosophie antique. Francis Wolff est notamment l'auteur de Socrate (Puf, 2000), Dire le monde (Puf, 2004) et Philosophie de la corrida (Fayard, 2007).