Personnalités à découvrir

David BEAULIEU : l’homme dont la mer est l’Echo!

Une belle rencontre à La Rochelle il y a quelques années! David Beaulieu nous reçoit dans le local d'Echo-Mer sur le port où s'emmêlent des vieilles voiles de bateau transformées en sac de marin, des bouchons de liège glanés dans les restaurants alentour qui deviendront des matériaux d'isolation, des documents divers, des dossiers et, surtout, une équipe impliquée et engagée vers un objectif : aider la mer à survivre des pollutions de tous ordres qui la meurtrissent.

David se bat depuis plus de vingt ans pour la sauvegarde des océans.

Ça valait la peine de passer un moment avec lui, non? Si!

 

Votre Parcours en quelques mots ? Je suis née à Limoges le 16 Septembre 1968 , j’ai 54 ans  

Mon grand Père Jardinier m’a influencé de part sa persévérance, son amour et sa connaissance des plantes, de la vie d’un jardin et de la préservation de celui-ci -Pas d’engrais chimiques

J’ai grandi à la campagne, avec un besoin perpétuel d’être au contact de la nature, je suis un enfant du dehors, de grandes et longues balades en vélo ont jalonné ma jeunesse en Limousin,

J’aime les déplacements doux et le vélo fait partie de mon mode de déplacement depuis mon adolescence jusqu’ a présent, le bateau à voile est doux, se hâter lentement dit on !  

Ne tenant pas en place à l’école, j’ai arrêté ma scolarité en 3eme, pour m’orienter avec l’obtention d’un CAP de cuisinier Ce sésame me permit de découvrir le monde, et d’être émerveillé par la beauté et la puissance de la nature. Mon expérience maritime fut de loin la plus forte, car de nombreux convoyages m’ont permis de traverser l’atlantique à 4 reprises en tant que second et de nombreux convoyages de l’Atlantique à la Méditerranée.

Ces navigations hauturières m’ont permis de me relier au vivant de façon spirituelle très forte, au point de ressentir et d’entendre éclore la petite voix de l’écho de la mer. Cet écho de la mer, me demandant de m’engager à préserver les océans mais aussi à mettre en œuvre des projets qui ont pour vocation de mettre l’accent sur l’insertion des publics les plus éloignées de l’emploi, Handicap , Insertion.

Depuis 21 ans, j’œuvre et agit pour la préservation des océans et de l’environnement  avec l’association ECHO-MER , notre équipe est composé de 7 salariés et de nombreux bénévoles. De plus les projets d’économie  circulaire de valorisation de matières sont pourvoyeurs d’emploi aussi au sein d’ESAT et aussi d’un  centre pénitentiaire.

Vos actions en cours et à venir ? L’association s’appuie sur deux socles,

  • La pédagogie à destination de tout public /Exemple Opération Épuise Ton Déchet, nous équipons nos bénévoles d’épuisettes afin qu’ils puissent collecter les déchets flottants qui colonisent les bassins du port de Plaisance de la Rochelle, mais aussi de d’autres ports de l’atlantique. Cette action vise à sensibiliser et à agir, nous comptabilisons depuis 1 an environ 1, 5 T de collectés

En termes de pédagogie nous délivrons aussi des balades eco-citoyennes, ce concept nous permet d’aborder la biodiversité marine, la pollution des océans, la surpêche , les pollutions inhérentes au monde maritime , la déforestation ( bateaux en bois ) Ces balades ont séduit plus 3000 personnes et le bouche à l’oreille fonctionne à merveille

  • La valorisation des matières, nous valorisons les voiles de bateaux, les poches ostréicoles, les combinaisons en néoprène , les bouchons de liège

Les voiles sont valorisés par un centre pénitentiaire, nous mélangeons différents types de matières afin d’obtenir des produits utiles dans le quotidien, cette activité permet aux détenus de se former à la couture , et de mettre à profit leur créativité.

Les Poches ostréicoles : Les poches sont en plastiques, et nous trouvent pas de deuxième vie , c’est pourquoi nous travaillons avec le comité régional conchylicole et les ostréiculteurs pour innover et proposer des solutions de valorisations incluant plusieurs matières voiles , néoprène , afin d’en faire un produit utile pour les professionnels de l’ostréiculteur . Ce public doit montrer l’exemple, et apporter des solutions plus durable au sein de leur profession

De plus tous les produits valorisés sont réalisé par l’ESAT Navicule Bleu , qui emploie des personnes en situation de handicap , cette activité profite à plusieurs personnes au sein de l ESAT

Opération « Ici ça bouchonne »
Depuis 2012, Echo-Mer a mis en place dans les restaurants, les commerces et déchetteries des collecteurs de bouchons de liège réalisés a partir des poches à huitres usagées. Ces bouchons sont régulièrement ramassés et broyés afin de proposer une gamme de poufs et de coussins ou encore de l’isolant pour les maisons

Quels sont vos maîtres à penser, vos références culturelles ? Mon maitre a pensé est Sawni Prajnanpad un sage indien , que j’ai découvert après avoir lu un livre d’Andrée Comte Sponville dont le titre est « De l autre coté du désespoir » ce sage m’a permis de comprendre la notion d’impermanence , si peu présente dans nos sociétés occidentales

©legue-editions.com

Pourquoi cet intérêt pour le sauvage ? Parce que la vie y est tellement plus forte et puissante qu’ailleurs. Pouvoir ressentir la présence du vivant , sa force , nous obligent à ralentir , et prendre le temps d’éprouver la résonnance de l’infiniment petit à l’infiniment grand ! Dans les lieux sauvages , j’ai pu mesurer  à quel point la force des éléments naturels nous demandent  de réfléchir au-delà de nos nombrils, de mettre à terre nos arrogances de prédateur.

Si vous étiez un animal sauvage ?  Le dauphin  

La ou les deux plus belles rencontres de vie/faune sauvage ? Lors d’une traversé de l’atlantique retour de Route du Rhum  sur un bateau de course en 2002 . Lors de cette navigation. Hivernale , le vent n’a cessé d’osciller entre force 7 et 9 pendant plus de 8 jours, la mer était démonté , de jolies tobogans de glisse , et à un instant précis dans une vague énorme , un dauphin à fait une brève apparition et un saut magnifique dans ce décor sauvage et violent . Le dauphin par sa présence m’a permis de me sentir soutenu et épaulé pour arriver à bon port !  Quelle belle leçon d’humilité et ce dans un décor des plus sauvages que j’ai eu à vivre

Votre/vos lieux de nature préféré ? L’océan, la forêt, la montagne , tout lieu qui recèle le lien entre nous et le cosmos .

Le lieu mythique où vous rêvez d’aller ? Les Marquises à la voile, en partant de Los Angeles , pour effectuer une trans-pacific !

L’œuvre qui vous semble symboliser le mieux votre parcours ?  « Le sillage de l’encre » , dont je suis  l’auteur est pour moi celui qui symbolise le mieux mon parcours

Quel matériel et quelles techniques utilisez-vous pour rencontrer la vie sauvage ? Des jumelles performantes, pas trop lourdes, un carnet de voyage et un crayon a mine. En randonnée vélo , je prends le temps de faire des photos , j’utilise un reflex et un téléobjectif parfois , le bord de mer est mon terrain de jeux , écluses à poissons par exemple sont des lieux de biodiversité époustouflant

Un conseil au débutant dans votre activité ?  Humilité et patience

Un animal disparu revient, lequel ? Pourquoi ? Et un animal fantastique à imaginer ? Le mammouth , parce qu’il nous semble terrifiant et à la fois empreint d’une forme de lourdeur et de douceur

Une urgence pour la vie / la faune sauvage ? Pourquoi ? Arrêter l’utilisation des pesticides et prendre le virage de l’agriculture biologique et équitable

Une initiative prise ou à prendre en faveur de la faune sauvage, laquelle ? Le développement de l’agriculture biologique a l’échelle mondiale

Une association qui vous tient à cœur ? Pourquoi ? Terre et Humanisme fondée par Pierre RABHI parce que leur projet est tellement vital pour les générations futures

Pour conclure, vous disparaissez ce soir, qu’aimeriez-vous laisser comme message aux autres ? « Agir c’est vivre, et tout ce qui vient s’en va »

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