Emmanuel de Merode (né en Tunisie en 1970, issu d'une famille noble de Belgique) est un anthropologue et primatologue belge, directeur provincial de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) au Nord-Kivu et conservateur du parc national des Virunga en République démocratique du Congo.
Anthropologue de formation, ardent défenseur de la conservation de la nature, il a travaillé au contrôle du commerce de la viande de brousse et à la protection de la faune sauvage en Afrique centrale et de l'Est. Sa tâche principale était le support des gardes dans les parcs nationaux difficiles d'accès, principalement ceux de l'est de la République démocratique du Congo, notamment lors des dix années de guerre civile.
Le 1er août 2008, il est engagé par le gouvernement congolais comme directeur du Parc national des Virunga. Après avoir prêté serment d'allégeance au drapeau congolais, il devient le seul étranger à exercer des pouvoirs judiciaires durant la guerre qui déchire ce pays d'Afrique centrale. Il réside au siège du parc à Rumangabo (en), en bordure du secteur des gorilles de montagne.
Les 680 rangers du parc sont sous son commandement et son travail est focalisé sur la protection de la faune exceptionnelle, qui comprend notamment, outre une importante population de gorilles de montagne, des éléphants, des okapis et des chimpanzés.
Une de ses premières actions a consisté à négocier un accord entre le Gouvernement congolais et le chef rebelle Laurent Nkunda pour épargner le secteur des gorilles de montagne des ravages de la guerre civile et pour permettre aux rangers du gouvernement de se déployer en territoire rebelle.
Étant donné le sous-financement récurrent du parc, il a développé un site internet pour récolter des fonds6. Cela lui permet d'augmenter le minimum vital que le parc reçoit de l'Union européenne. Son travail inclut aussi la promotion de la briquette de biomasse pour remplacer le charbon de bois dont la production détruit la forêt.
Lors de sa prestation de serment, Merode déclare « L'intensité du conflit dans et autour du parc en fait un défi de taille, mais c'est un grand privilège de travailler de pair avec une équipe aussi dévouée et courageuse de gardes. J'ai une réelle confiance dans notre capacité à assurer un avenir pour le parc afin de garantir qu'il apporte une contribution positive à la vie de la population du Nord-Kivu. ».
La mission qui lui est confiée n'est pas sans risques : 140 gardes ont été tués entre 1998 et 2008. Lui-même est gravement blessé par balles dans une embuscade sur la route entre Goma et Rumangabo le 15 avril 2014. Trois pistes sont identifiées : les braconniers, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui exploitent le charbon de bois, ou le groupe pétrolier Soco International. Peu avant cette agression, le conservateur du parc avait déposé, auprès du procureur de la République à Goma, un dossier résultant d'une longue enquête sur Soco International, une petite société britannique qui a obtenu, en contravention avec les engagements internationaux de la RDC, le droit de réaliser des prospections à l'intérieur du parc.
Après une hospitalisation au Kenya, il a annonce en mai 2014 son retour à la tête du parc lors d'une conférence de presse au siège de l’ICCN à Rumangabo. Il fit ensuite une tournée de tous les postes au sein du parc, assurant tous ses collaborateurs de sa détermination de continuer le travail de conservation et de développement du parc national.
Pilote, Emmanuel de Mérode s'envole régulièrement vers des sites d'exploitation forestière illégale ; il partage le quotidien de ses gardes et dort sous tente comme eux.
Retrouvez ici un article qui lui est consacré sur le site de Paris Match
Ici un article sur le site du Figaro, et un autre
et ici sur le site Atlantico