Le millionnaire qui veut sauver la forêt amazonienne
Les sportifs du monde entier le connaissent déjà sans le savoir : avant de se faire remarquer dans la préservation des intérêts écologiques majeurs, Eliasch s’est d’abord fait la main en tant que PDG de la société Head, spécialisée dans les raquettes de tennis et les skis. Mais ce n’est pas tout. Peut-être est-ce parce que l’Anglo-suédois (il a la double nationalité) ne tient pas en place, mais il a également fait carrière en tant que banquier, fondateur du Global Strategy Forum et membre du comité olympique anglais. Rien que ça. Mais ce n’est pas tout…
« L’Amazonie produit 20% de l’oxygène mondial, la sauvegarde de la forêt tropicale est donc essentielle. »
Sauver le poumon du monde. Tout cela pour dire qu’à priori rien ne prédestinait ce millionnaire atypique (500 millions d’euros sur son compte en banque) à se faire remarquer, voilà dix ans, pour le rachat de 400 000 hectares de la forêt amazonienne pour la bagatelle de 14 millions de dollars. Là où d’autres auraient transformé cette immense superficie – l’équivalent du grand Londres – en terrain de jeux pour milliardaires, lui n’avait qu’un seul objectif en rachetant cette parcelle à une scierie américaine : éviter le déboisement massif du « poumon du monde », encore aujourd’hui pillé par les sociétés d’exploitation forestière.
Aussitôt dit, aussitôt fait : dès le rachat, Johan Eliasch licencie 900 des 1000 salariés et ne conserve que les agents de sécurité, dont la vocation désormais sera de surveiller les deux espaces verts situés à Maricoré et Itacoatiara, deux communes de l’État d’Amazonas.
« Le millionnaire avec une conscience. » Sur sa parcelle, Eliasch a donné carte blanche aux scientifiques pour explorer la faune et partir à la découverte de nouvelles espèces. Dans le même temps, ce philanthrope surnommé par ses fans « le millionnaire avec une conscience » a également réussi à trouver le temps de devenir conseiller écologique du Premier Ministre anglais, Gordon Brown, puis de monter un lobby vert pour convaincre d’autres patrons fortunés de l’aider à racheter la forêt amazonienne. Celle-ci, de son aveu, pourrait être acquise pour 12 milliards de dollars. Une bouchée de pain à l’échelle des enjeux climatiques mondiaux, et peut-être une solution pour définitivement empêcher les multinationales de ratiboiser la forêt tropicale.
Quand on vous aura dit que Johan Eliasch s’est également fait connaître comme producteur de films et que sa petite amie s’appelle Sharon Stone, peut-être aurez-vous envie, comme nous, de voir un biopic sur son incroyable vie. On a déjà le nom du long-métrage : Cool Earth. C’est le nom de l’organisation qu’il a co-fondée en 2007 pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce mec est vraiment trop fort. (Détours)