C’est l’éthique et le goût de la belle photographie animalière et de nature qui fédèrent les 110 membres actuels de l’ASCPF (l'Association de la Chasse Photographique Française)
Depuis sa création en 1955, le code de conduite de l’ASCPF est de « se fondre dans l’environnement afin de provoquer le moins de dérangement possible quitte à renoncer, si cela n’est pas le cas ».
La recherche de l’esthétisme, de solides notions de technique photographique, le goût de l’observation, du silence et de la discrétion, une bonne connaissance des sujets et une bonne condition physique sont les gages de la réussite pour les membres de l’ASCPF.
Ses actions :
– Un conseil d’administration, constitué d’une vingtaine de membres, organise les activités dont le but est la mutualisation, la sensibilisation par le témoignage et la transmission.
– organisation de stages sous la bannière « Téléobjectif », marque déposée par l’ASCPF,
– participation à des festivals partout en France
– Publication de 3 livres : "En images" qui est épuisé puis "En couleurs" et enfin "En voyage".. Ces 2 derniers livres sont encore en vente sur notre site internet ascpf.fr
Rencontre avec son Président
Constatez-vous au fil des années un intérêt grandissant ou décroissant des nouvelles générations pour la photographie animalière et de nature ?
Le nombre d'adhérents augmente assez rapidement et nous rencontrons plus de jeunes qui s'intéressent à la photo animalière. Ils nous apportent une vision différente et plus artistique de la photo.
Menez-vous justement des actions de sensibilisation auprès des plus jeunes ?
Oui nous faisons des conférences débats notamment à Montier en Der destinées aux scolaires et lycéens.
Le développement du numérique a t'il favorisé l'émergence de nouveaux talents ou styles ?
Oui mais ce sont surtout les progrès techniques des appareils photo qui permettent de faire évoluer les styles. Nous sommes passé du "gros plan" d'hier à "l'animal dans son environnement" d'aujourd'hui voire au minimalisme. L'aspect artistique des images est plus souvent recherché.
Le covid a t'il eu l'effet bénéfique de rapprocher vos adhérents des espèces locales ?
Je pense que cela a joué un peu, nous avons plus de photos de proximité mais pas de façon spectaculaire.
Vos adhérents sont quotidiennement au coeur de la nature, et donc en première ligne pour constater sa rapide dégradation. Etes-vous consultés par l'Etat pour partager vos connaissances , vos expertises, votre état des lieux , au même titre que les associations de protection et les scientifiques ?
Non, pas du tout et c’est bien dommage.
Et justement, quel constat dressez-vous entre vous sur l'état actuel de l'environnement ?
Je pense que les preuves sont visibles à ceux qui les recherchent : moins d’oiseaux dans les jardins, moins d'insectes sur les pare-brises des voitures, moins de mammifères dans les forêts (le brame est rare).
Pouvez-vous citer des espèces dont le déclin est perceptible en peu de temps, tout du moins beaucoup plus difficiles à photographier ?
Le cerf est en fort déclin et les oiseaux en général. Certaines espèces d’oiseaux ne sont plus visibles (bouvreuil par exemple). On voit moins de lapins et de lièvres aussi.
Ou au contraire d'autres espèces qui se portent bien ou mieux (hormis les sangliers :-) : espèces invasives, protégées...?
Les animaux domestiques qui se sont ensauvagés comme le chat pullulent dans les champs et forêts. Il me semble que le renard se développe, en tout cas, j’en aperçois assez souvent.
Quelles sont vos relations avec le monde de la chasse ? Semblant de communication pour tenter de partager l'espace ou silence total ?
Les relations sont de plus en plus conflictuelles. Il est souvent difficile de communiquer avec eux, ils se sentent menacés sans doute à juste titre car leur nombre semble être en diminution et leur ancienne domination sur la nature en déclin.
En parlant de chasse, avez-vous envisagé de modifier le nom de l'association qui comporte le mot "chasse", très marqué négativement ?
Oui nous avons gardé le même sigle car il est bien connu mais nous avons choisi de ne plus le développer. Nous avons donc créé le slogan : “ASCPF Photographier la nature Sauvage”.
Instagram semble être l'outil parfait pour mettre en avant le travail de vos adhérents. Comment sélectionnez-vous l'image du jour ?
Nous utilisons Instagram et Facebook pour faire parler de l'association.
Presque tous les jours nous mettons une image qui est prise dans nos archives. Principalement des images de nos anciennes expositions ou des images mises dans notre forum par nos membres.
On en profite aussi pour faire connaître nos séances en présentiel ou en distanciel aux personnes qui nous suivent. Une personne est chargée de la communication externe de l’association.
Et pour les photos présentées à Montier ?
En fin d'année, nous demandons à chaque membre une image. Ces images, en général entre 70 et 80 photos sont ensuite soumises au vote. Chaque membre vote alors pour ses 30 images préférées, Au final, les 30 photos qui ont le meilleur score feront alors partie de l'exposition suivante qui tournera pendant 2 à 3 ans dans les différents festivals de France.
Envisagez-vous à terme d'exposer lors d'autres festivals (Aubrac, Camargue, Baie de Somme...) ?
Oui, c’est un de mes objectifs principal.
Les photos des expositions doivent être le plus souvent possible présentées dans toute la France. Mais une exposition demande que plusieurs membres soient disponibles.
Il faut de la main-d’œuvre pour installer, désinstaller et de la présence pendant l’exposition. Il est toujours difficile de trouver des personnes disponibles.
L’objectif de ces expositions est d’abord de parler avec les visiteurs, de promouvoir l’association et de vendre nos livres