Début des années 1990.
Eugène Rutagarama, Tutsi, étudiait les arbres du Volcanoes National Park au Rwanda, un des trois endroits au monde (avec l'Ouganda et la République Démocratique du Congo) à abriter des gorilles de montagne.
Premiers troubles, Eugène s'enfuit de prison et part se réfugier avec sa famille au Burundi. Puis vint le génocide en 1994, qui emporte une grand partie de sa famille.
Très vite après la fin des combats, Eugène revient au pays, tant pour aider son peuple que pour protéger les quelques 350 gorilles vivants dans le parc, convoité par les autorités pour accueillir les plus de 2 millions de réfugiés. Il est alors nommé responsable du Rwandan Wildlife Service et de parcs nationaux, ou du moins ce qu'il en reste, ...
Embauche du personnel, levée de fonds, transport de fonds pour payer les gardes du Congo voisin, suivi des groupes de gorilles, travail avec les communautés locales pour les faire profiter de l'écotourisme, et surtout négociation avec les autorités et les groupes armés pour sanctuariser les habitats des gorilles : Eugène a tout fait, au péril de sa vie.
Et le résultat est probant : 20 ans plus tard, la population de gorilles a augmenté de plus de 10% dans le parc...
Pour son dévouement, Eugène a reçu de nombreuses récompenses : Getty Prize for Wildlife Conservation en 1996, Goldman Environmental Prize en 2001, "héros" CNN en 2007...
En 2003 Il prend la direction du programme International Gorilla Conservation, puis en 2012 du Greater Virunga Transboundary Collaboration, une organisation qui implique les 3 pays concernés par la protection du gorille de montagne.
Quelques faits sur les gorilles de montagne :
- Seuls 800 individus subsistent dans 2 parcs répartis dans les 3 pays mentionnés plus haut.
- Il peuvent vivre à des altitudes plus hautes que leurs cousins des plaines grâce à leurs poils plus épais.
- La couleur argentée arrive avec l'âge adulte, entre 13 et 15 ans.
- Pesant jusqu'à 250 kg et pouvant mesurer jusqu'à 1,80 mètre, ils mangent 25 kilos par jour de plantes, racines, feuilles, fleurs et fruits.
- Le mâle "Silverback" défend son groupe (qui peut abriter de 2 à 10 femelles) jusqu'à sa mort.
- La principale menace pesant sur eux, en dehors du braconnage, est la déforestation qui les repousse toujours plus en altitude.