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WATSON Anjali, au service des léopards du Sri Lanka

Votre parcours de vie en quelques étapes-clé. Comment en êtes-vous venue à vous préoccuper des léopards du Sri Lanka ?  J’ai eu la chance de naître et de grandir au Sri Lanka, un pays insulaire qui abrite une faune sauvage et une nature exceptionnelle. J’ai pu ainsi développer une réelle connexion avec mon environnement. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé les animaux.

J’ai toujours su que mon parcours de vie serait lié aux animaux et aux espaces sauvages. Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle à l'étranger, et être rentrée vivre au Sri Lanka, j'ai travaillé sur des projets liés à la faune sauvage au Sri Lanka et en Amérique centrale avec le Dr Andrew Kittle. Il était mon compagnon de l'époque, à présent mon mari et mon partenaire de travail.

De retour chez nous, nous avons pris conscience qu'il y avait un manque de données scientifiques sur le principal prédateur terrestre du Sri Lanka, le léopard. Ayant toujours été impressionnés par cette espèce, il nous a semblé évident de nous lancer dans cette étude, qui dure maintenant depuis 20 ans.

Nous dédions la plupart de notre temps aux léopards du Sri Lanka alors que nous n’aurions jamais pensé que cela deviendrait l'œuvre de notre vie il y a quelques années.

Pourquoi avoir choisi la faune sauvage plutôt qu'une autre cause (animaux domestiques, humanitaire...) ? Au départ, j’ai pensé entreprendre des études de vétérinaire mais, j’ai finalement opté pour un cursus plus axé sur la géographie, l’écologie et l’environnement. Je me suis pourtant occupée d’autres espèces domestiques comme le chien, entrepris des travaux humanitaires par la suite mais, dans le fond, c’est la nature sauvage qui m’a toujours transcendée.

Compte tenu du nombre d'individus, l'espèce Léopard du Sri Lanka a-t-elle encore un avenir ? Et à quel prix ? L’un des premiers challenges est de s'assurer que la population de léopards au Sri Lanka se stabilise. Bien que le Sri Lanka se développe très rapidement, les nombreux enjeux environnementaux de ce pays ne doivent pas être ignorés.  En ce qui me concerne, il est essentiel de respecter l’environnement. Sans une planification adéquate de l'utilisation de nos terres, la faune et la flore sauvage risquent de dépérir.

©Daily Mirror

En respectant d’avantage nos terres, notre biodiversité pourra subsister. Je ne pense pas que cela coûte grande chose, cette nature est un avantage pour nous tous.

Qu'en est-il des relations homme-léopard ? Y a-t-il des attaques ponctuelles ? Comment régler les conflits animaux sauvages/humains ? Oui, les attaques de ce type arrivent quelquefois. Les léopards peuvent s’en prendre aux humains, au bétail, mais fort heureusement, cela n’arrive pas souvent. D’ailleurs, ces attaques sont souvent moins dramatiques qu’on ne le croit.

 L’histoire montre que plus le temps passe, plus l’espèce humaine a tendance à s’éloigner de la vie sauvage pour la vie urbaine. La tolérance des humains à l’égard de la nature sauvage s’est émiettée avec le temps, dans la mesure où la nature n’est plus notre habitat primaire. Pourtant, je pense qu’il est primordial que l’humain apprenne à se réconcilier avec la nature, à co-exister avec elle, car quand on y réfléchit bien, c’est de cette manière qu’ont évolué nos ancêtres. Cette philosophie devrait être d’avantage partagée et comprise. Sans quoi, notre relation avec les léopards, et avec la faune sauvage de manière générale, ne pourra pas évoluer dans le bon sens.

Quelle est votre vision de l'état de la biodiversité en général et de l'état particulier de la planète ? Quelles pistes de solutions voyez-vous ? Nul besoin d’un dessin, nous sommes tous conscients de l'état actuel dans lequel se trouve la planète.  Rien que cette année, les incendies, les maladies et les déplacements de populations font rage...

Les catastrophes naturelles qui se produisent sont engendrées par l'homme et les effets qui en résultent sont un gros problème. C’est la multiplication de ces effets néfastes qui affecte la biodiversité sur terre. Mais nous avons la chance de vivre sur une planète plutôt résiliente où les arbres peuvent pousser et les habitats sauvés...  Autrement dit, nous pouvons trouver des solutions.

Je crois que ce sont des actions de petite envergure, multiples et durables qui sont nécessaires... pas seulement les solutions à grande échelle qui finissent par être intenables dans de nombreux cas.  Cultivez votre jardin là où vous le pouvez, aussi petit soit-il, réduisez votre utilisation des ressources naturelles, soyez conscient et prenez les bonnes décisions dans votre vie, mangez un peu moins de viande chaque jour et limitez votre consommation.  

Si nous sommes capables de voler dans l'espace et d’atterrir sur la Lune, pourquoi ne pouvons-nous pas simplement apprendre à prendre soin de notre terre ?

Quel est le message le plus important à envoyer à l’humanité ? Nos ressources ne sont pas éternelles. Utilisez nos terres à bon escient, adoptez un mode de vie respectueux de l’environnement et prenez conscience que l’on peut survivre et vivre en consommant beaucoup moins qu’à présent. Si notre terre se meurt, la biodiversité mourra aussi et nous en avons besoin pour exister.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos goûts et vos objectifs ? Votre endroit préféré dans la nature ? Rêvez-vous d’un endroit où vous n’avez pas été auparavant ? Vos inspirations ?  Ma philosophie? Soyez votre propre inspiration… Intégrez en vous ce que vous voyez de bon et de bien chez les autres.

 Nos endroits préférés avec mon mari sont les grands espaces naturels, sauvages et préservées ! Notre souhait est de vivre en permanence dans un tel endroit comme le Sri Lanka, proche de la nature…. Mais la vie prend souvent des tournures différentes en raison d'autres engagements, tels que les enfants et la famille par exemple.

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