Plusieurs ONG nous alertent ! L’éléphant aura disparu de Tanzanie dans quelques années si le braconnage continue à son rythme actuel. La Chine, dont le rôle est crucial dans la lutte contre le trafic d’ivoire, profiterait de ses visites officielles dans le pays africain pour faire passer de l’ivoire dans sa valise diplomatique…
En Tanzanie, « environ trente éléphants sont tués par jour (…). À ce rythme, la population d'éléphants sera exterminée d'ici à 2020. » Lors d’une conférence sous l'égide de l'ONU à Dar es-Salaam en mai dernier, la Société de protection des éléphants de Tanzanie (TEPS) a alerté les autorités présentes sur l’imminence de la catastrophe à venir.
10 000 éléphants ont été abattus illégalement en Tanzanie en 2013. Dans la Réserve de gibier de Selous, site naturel inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, la population d’éléphants a chuté de 70 406 à 13 084 individus en seulement sept ans.
Les éléphants sont victimes de la forte hausse de la demande en ivoire des pays d’Asie qui a fait exploser le braconnage. Selon Interpol, le trafic d’ivoire entre l’Afrique et l’Asie a triplé au cours des dix dernières années, représentant un marché annuel de 188 millions de dollars.
La survie des éléphants étroitement liée à la Chine
Pour espérer sauver les éléphants de Tanzanie, il est essentiel que la Chine assume son rôle d’acteur majeur dans la lutte contre la contrebande d’ivoire. Vue l’ampleur du braconnage, son action contre le commerce illégal semble totalement inefficace. Pire, certains officiels et militaires chinois participeraient au trafic.
C’est ce qu’affirme l'Agence d'investigation environnementale (EIA) dans son rapport «Vanishing Point». Selon l’ONG, les visites officielles en Tanzanie seraient mises à profit par certains membres de la délégation chinoise pour rapporter de grandes quantités d’ivoire dans la valise diplomatique. L’EIA cite les cas de la visite du président Xi Jinping en mars 2013 et celle d’une frégate de la marine chinoise à Dar es-Salaam.