Le braconnage est en pleine recrudescence en Afrique du Sud. 1215 rhinocéros y ont été tués en 2014. Ils étaient seulement 13 en 2007. À ce rythme, le rhinocéros aura bientôt disparu du pays abritant à ce jour 80% de sa population mondiale.
Le gouvernement sud-africain semble ne plus savoir quoi faire pour stopper les braconniers et envisage désormais la légalisation du commerce des cornes de rhinocéros. La logique avancée est celle de faire baisser le prix des cornes et ainsi de dissuader le crime organisé de vendre ce produit devenu moins rentable.
Il est difficile d’imaginer les braconniers abandonner leur juteux business. On les conçoit plutôt en train de chercher à corrompre des fonctionnaires pour faire déclarer légales des cornes braconnées… De plus, la légalisation fera augmenter la demande et pourrait faire franchir le pas aux acheteurs potentiels rebutés jusqu’ici par l’illégalité du commerce.
Et l’expérience passée est édifiante : en 2008, quatre pays d’Afrique avaient légalisé le commerce de l’ivoire. Les braconniers s’étaient alors déchainés sur les éléphants. Un tel massacre ne doit pas se reproduire !
Autre argument, le prélèvement des cornes sur des animaux vivants permettrait de les épargner. Le système imaginé serait ni plus ni moins de créer des élevages de rhinocéros. Sans cornes. Sans commentaires…
Motif d’espoir, l’Afrique du Sud doit convaincre la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) lors de sa conférence du Cap de 2016 pour pouvoir légaliser le commerce de corne de rhinocéros.
Demandons aux dirigeants sud-africains ainsi qu’à ceux des États membres de la CITES de rejeter une mesure qui, loin des objectifs fixés, profitera au crime organisé et stimulera l’extinction du rhinocéros !