La forêt vierge de l’État de Cross River est un véritable paradis avec ses arbres géants, ses chimpanzés et ses éléphants d’Afrique. Mais le territoire ancestral du peuple Ekuri pourrait être détruit pour la construction d’une autoroute complètement inutile.
Les bulldozers sont arrivés.
Les Ekuri lancent un ultime SOS. Soutenez-les !
Les derniers géants de la forêt vierge s’élancent majestueusement vers le ciel. Tout autour, arbres et arbustes ont été abattus sur des centaines de mètres à l’aide de bulldozers. Martins, Moses et Leo du peuple des Ekuri se déplacent en silence à travers la zone défrichée qui accueillait auparavant une jungle impénétrable. « Si on laisse la forêt tranquille, la nature reconquerra le terrain perdu », assure Martins.
Le responsable de la déforestation est Ben Ayade, le gouverneur de l’État de Cross River. Il est à l’origine d’un projet d’autoroute de 260 km reliant la ville côtière de Calabar à Katsina Ala. Cette route traversant la forêt des Ekuri menacerait l’équilibre du parc de Cross River et mettrait en péril le Sanctuaire de Faune du mont Afi.
Des activistes nigérians pensent que le projet d’autoroute n’est qu’un prétexte. Sa raison d’être serait de permettre aux bûcherons d’accéder aux forêts vierges. Le fait que le gouverneur ait saisi une bande de terre de 20 km de large le long de la route prévue est révélateur. « On nous vole notre forêt » se plaignent les autochtones. Certains redoutent que des plantations de palmiers à huile voient le jour après la coupe à blanc.
Face aux protestations, le gouverneur a dû annuler les expropriations et proposer un tracé contournant les grandes zones forestières. Le gouvernement fédéral a accepté la construction à des conditions très strictes, quasiment irréalisables.
En novembre 2018, plusieurs bulldozers étaient malgré tout à pied d’œuvre. Le gouverneur s’est soustrait en toute illégalité aux conditions fixées !
« Cette autoroute signerait l’arrêt de mort de notre forêt », s’alarme l’écologiste Odigha Odigha. « Nous allons défendre notre terre-mère ».
Les Ekuri sont déterminés à poursuivre la lutte et en appellent à notre soutien.