Printemps 2020 : "Il en rêvait depuis qu'il parcourt les forêts du Jura. Le photographe Julien Arbez à eu la chance de vivre un instant exceptionnel qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. Si l'observation d'un lynx est très rare, immortaliser le félin avec une proie qu'il vient de chasser l'est encore plus." France 3 Franche-Comté
Le reportage : ici
De ma passion j’ai fait mon métier : photographe-interprète, ou éducateur à l’environnement par la photographie. Comment en suis-je arrivé là ? Je ne vous dirai pas qu’à la naissance j’ai failli m’étouffer avec la lanière de mes jumelles, et qu’à trois ans je savais imiter le chant juvénile du pouillot des Balkans, vous ne me croiriez pas. Voilà la vérité…
Bois d’Amont, à une date oubliée. J’approche de la Roche du Creux, un sac au dos quasiment vide et un marteau inassouvi à l’intérieur, je viens y chercher des fossiles. Je sors du sous-bois pour arpenter le pierrier et grimper droit sur la roche, quand trois chamois filent devant moi, dans un bruit de pierres qui dévalent. Si près de moi !
J’ai peu de souvenirs anciens qui me soient restés gravés aussi bien. A la Roche du Creux, je n’ai jamais trouvé de beaux fossiles. Pourtant maintes fois, j’y suis revenu. Espérant à chaque fois revoir CES chamois, cherchant des traces nouvelles plus que des coquillages vieux de 65 millions d’années... Un sacré saut dans le temps !
C’est là-bas que j’ai fait mes premiers affûts. A me taller les fesses et m’engourdir les orteils, à m’endormir parfois, à grelotter souvent. De plus en plus fasciné par la nature et ses hôtes discrets, émerveillé par ses couleurs, je pouvais sentir à tout moment un sentiment de privilège. Il fallait pour cela que je rentre dans son intimité.
Me « fondre », me faire oublier, enfin une bonne raison de me taire ! Aujourd’hui encore je dois dire…
Depuis, je parcours les paysages jurassiens à la recherche de ces instants simples, magiques, à portée de main. D’abord tentant de photographier la faune avec un appareil jetable, j’ai par la suite acheté mon premier compact argentique avant de me consacrer au cinéma animalier durant 4 ans. C’est en 2005 que j’ai choisi de me remettre à la photo avec l’achat d’un réflexe numérique, à l’occasion de mon entrée en licence de communication sur l’environnement.
Depuis, j’ai eu la chance de participer à différents festivals dont, entre autres, « Nature Namur » et « La Salamandre ». J’ai toujours plaisir à parcourir mes terres natales sur lesquelles je me sens dans mon élément tant pour les paysages que je redécouvre à chaque sortie que pour les habitants du territoire avec qui je partage des moments conviviaux.
Je fais partie de l’Association Jurassienne des Naturalistes Photographes et collabore avec l’agence Naturimages depuis 2009. J’adhère également à la Plateforme franc-comtoise d’Education à l’Environnement et fais partie de la commission Biodiversité.