Photographes animaliers

Grégory BONNET

Grandissant depuis l’âge de 3 ans dans la région bordelaise, je passe mes vacances scolaires entre la mer du bassin d’Arcachon et les montagnes des Pyrénées et plus occasionnellement des Alpes. Bien que résident près de l’océan Atlantique je me sens plus l’âme montagnarde que marine.

La montagne me fascine, m’inquiète, m’angoisse parfois, mais me plaît énormément et m’attire. Je m’y sens bien. Ses ambiances et apparences diffèrent selon les saisons, ses odeurs et ses bruits aussi. Sa faune me fascine tout autant par son côté mystérieux et vertigineux.

Après des études aux USA en Biologie/Biologie Marine pendant lesquelles j’ai l’occasion de beaucoup voyager à travers l’Amérique du Nord (USA, Canada, Alaska) grâce à mes parents, je rentre en France en 1998. Je m’installe dans les Alpes Maritimes pour raisons professionnelles et je découvre l’arrière pays niçois et notamment le Parc National du Mercantour où je passe beaucoup de mon temps libre. Bien qu’ayant toujours eu un compact argentique à portée de main, je commence sérieusement et de façon régulière la photographie animalière au début des années 2000 avec mon 1er boitier reflex numérique.

Parallèlement à la faune alpine j’aurai la chance de rencontrer des espèces mythiques au Kenya, en Ecosse, au Québec et surtout au Rwanda où je réalise un rêve d’enfant en rencontrant les Gorilles de montagne de Dian Fossey. Mais la faune française, par sa variété et son côté farouche requiert des techniques que j’apprécie beaucoup comme l’approche furtive et l’affût. Entre la faune aviaire du Bassin d’Arcachon et la faune alpine du Mercantour je ne privilégie aucune espèce particulière car tous les sujets du règne animal ont leur intérêt et leur importance partout sur la planète.

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Entretien avec...

Quel cheminement personnel jusqu'à l'animal sauvage ?

J’ai fait mes 1ères randonnées en montagne à l’âge de 4 ans dans les Pyrénées à l’époque, plus proches que les Alpes de la région bordelaise où j’ai grandi. Le milieu montagnard me fascinait autant qu’il m’impressionnait et c’est toujours le cas aujourd’hui.

En les observant depuis la vallée j’enviais les bouquetins hauts perchés sur des crêtes, et en même temps ce côté vertigineux et inaccessible me faisait peur. Avec le temps j’ai généralisé cette admiration et cette fascination à toutes les espèces animales. Même si il y avait toujours un boitier qui trainait dans les poches de mes parents, la photo ne viendra sérieusement que début 2000 dans les Alpes Maritimes ou je vis depuis 18 ans pour raisons professionnelles.

Un maître à penser ?                                  

Il y en aurait tant. Mais je pense que l’histoire de Dian Fossey est la toute 1ère qui m’a marqué alors que j’étais ado. Elle fait partie de cette liste de personnes grâce auxquelles des espèces animales sont encore parmi nous aujourd’hui, et cela grâce à une combinaison de leur génie et de leur (bonne) folie. C’était alors un rêve de rencontrer les gorilles de montagne après avoir lu ces récits la concernant, et j’ai réalisé ce rêve en 2009 au Rwanda. Des rencontres chargées d’émotion et inoubliables.

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Une œuvre marquante ?

Des films surtout car je ne suis pas lecteur à part de magazines. « Out of Africa » m’a donné envie d’aller au Kenya et je l’ai fait en 2011. « Gorilles dans la brume » pour le Rwanda en 2009. Mais ce sont mes parents qui m’ont fait le plus voyager en je ne les remercierai jamais assez, même si je n’étais pas photographe à l’époque : Alaska, Canada, USA….et à chaque fois la nature était omniprésente et fascinante.

Si j'étais un animal sauvage ? 

Un Grizzly (mâle  J): Dormir 6 mois de l’année, se réveiller, vadrouiller dans la nature, manger du saumon tous les jours, satisfaire quelques besoins primitifs et retourner se coucher. La belle vie non ? ….sauf si on a le malheur de tomber sur un chasseur de trophée qui cherche à combler un complexe d’infériorité.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Une qui date un peu : les gorilles de montagne du Rwanda en 2009. Une plus récente et plus locale : l’Aigle royal dans l’arrière pays niçois avec une proximité incroyable. Il passe régulièrement à moins de 10 mètres de moi. Un face à face d’une grande intensité à chaque fois. Mais chaque nouvelle rencontre procure sa décharge d’adrénaline. L’émotion procurée par ma 1ère rencontre avec la Chevêchette d’Europe n’était pas proportionnelle à la taille de l’animal.

Un animal disparu qui reviendrait ?

Le T-Rex. Histoire de remettre la race humaine à sa place dans sa course au plus haut, plus grand, plus fort et plus vite.

Un animal fantastique qui existerait ?

Le Dragon cracheur de feu.

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement ?

Une série assez récente d’une hermine en pelage hivernal que j’ai pu photographier au bord d’un lac avec son reflet sur fond de belles couleurs automnales. Cela faisait 6 ans que je suivais cet animal mais cette série est surement ma plus accomplie sur ce sujet.

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Spot préféré ?

Un spot montagneux, avec de la neige l’hiver et de belles fleurs au printemps, des rapaces, des mammifères, petits ou gros, en France ou ailleurs : Norvège, Finlande, Canada, Alaska, Suède, Islande, Mercantour, Pyrénées…..bref un spot plus nordique que sudiste, plus froid que chaud même si l’Afrique m’a procuré d’intenses émotions.

Plutôt solitaire matinal pour méditer ou accompagnateur de groupe pour partager ?

Les 2 sont nécessaires pour un bon équilibre je pense.

Solitaire la majorité du temps, mais c’est toujours agréable de faire une sortie avec 1 ou 2 amis de temps en temps, ainsi que de partager les images sur les réseaux sociaux, les expositions, un site internet personnel etc….

Un lieu mythique ?  

Le Denali Park en Alaska, où je suis allé dans les années 90 avec mes parents alors que je n’étais pas encore photographe. Je me dois d’y retourner bien équipé pour y immortaliser ce que j’y ai vu il y a 20 ans : la nature sauvage à l’état pure.

Et la technique ?

Le minimum requis. Je connais mes réglages. C’est l’instinct qui fait le reste.

Des urgences ? 

QUE des urgences. Aucune espèce n’est à l’abri aujourd’hui. Réchauffement climatique, chasse, braconnage, destruction d’habitat etc….est ce déjà trop tard ?

Des conseils ? 

L’animal d’abord, la photo après. Le respect avant le déclenchement. Bien connaitre son sujet est primordial pour ne pas faire d’erreurs qui peuvent être fatales pour certaines couvées d’espèces fragiles par exemple.

Une association à mettre en avant ?

Toutes celles qui œuvrent pour la sauvegarde de la nature sauvage, locales, nationales ou internationales.

Pour conclure ?

La nature n’a pas besoin de nous et encore moins de personnes qui s’autoproclament « régulateurs » …..mais nous, nous avons besoin d’elle.

Distinctions & Parutions

Chevêchette d'Europe: 1er prix catégorie oiseaux vourles 2016. Finaliste Festival de l'Oiseau et Nature Baie de Somme 2016. 3ème prix cat.couleur concours Animali e Natura 2016.

Hermine qui boit en reflet: Grand prix "Animals in the Wild" Narava 2016. Finaliste Marais de Séné 2016. Finaliste FINN Namur 2016. Pré-sélectionnée BBC Wildlife Photographer of the Year 2016.

Aigle royal dans la brume: Finaliste Festival de l'Oiseau et de la Nature de Baie de Somme (France) 2017

Renard polaire: 1er prix Catégorie "Nature Sauvage" Concours des Marais de Séné 2019. Pré-sélectionné BBC Wildlife Photographer of the Year  (England) 2018

Membre du jury pour la Coupe de France de photo nature sur papier organisée par la Fédération Française de Photographie. Chevigny Saint Sauveur (21), mars 2018.

Couple d'Aigles royaux: Nominé (Finaliste) Concours Emotion'ailes (AVES), Namur (Belgique) 2018.

Photo d'hermine en reflet: "Autumn Reflection" Lauréate Finaliste avec la mention "Highlight" dans la catégorie "Mammifères" du concours "Magical Nature" (Slovénie) 2018

Expositions

Reportage sur le Faucon Pèlerin avec Florent Adamo. Nat'images no 37 avril-mai 2016

Expo sur l'hermine : Festival de l'Oiseau et de la Nature de Baie de Somme, Abbeville/Le Crotoy (France), avril 2017

Reportage sur l'Aigle Royal. Nat'images no 45 août-septembre 2017

Expo sur l'hermine: Festival International Nature Namur (Belgique), octobre 2017

Expo sur l'hermine: Festival International de la Photo Animalière et de Nature de Montier en Der (France), novembre 2017

Reportage sur l'Hermine en pelage blanc hivernal au bord d'un lac du Mercantour. Nat'images no 48 février/mars 2018

Expo sur l'hermine: Festival Images et Montagnes de Saint Martin Vésubie (France), juillet 2018

Interview reportage sur le livre "Les Ailes du Vent". Nat'images no 57 août-septembre 2019

Expo sur l'Aigle royal: Festival Pyrénéen de l'Image Nature, Cauterets (France), septembre 2019

Expo Faune de Montagne: Musée d'Histoire Naturelle de Gênes (Italie) pour l'association "SOS Animali ed Esotici", octobre 2019

Expo sur l'Aigle royal: Festival International Nature Namur, Belgique 2019

 

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