Christophe Sidamon-Pesson (1975-2014) habitait le Queyras, dans les Hautes-Alpes. Très jeune, il s'est intéressé à la photographie, et s'y mit sérieusement au début des années 90. Autodidacte devenu professionnel, spécialisé dans la photographie de nature (paysages, faune, flore), il a collaboré avec l’agence Bios et de nombreux magazines (Terre Sauvage, GEO, Alpes Magazine, Image et Nature, La Salamandre, L’Oiseau Magazine). En 2002, il avait publié un petit ouvrage, QUEYRAS (Pêcheur d’images).
Aux Editions Hesse, il a publié ses quatre autres ouvrages :
• L’AUTRE VERSANT, REGARDS SUR LE QUEYRAS (2008) avec un texte de Michel Blanchet Ce titre a reçu trois prix en 2009 : Prix Chapitre-Nature, Prix Arolla, Prix mondial du livre d’images de montagne et Prix Chapitre-Nature,
• QUERAS, PECHEUR D'IMAGES (2002)
• TICHODROME, FOLLET DE L’À-PIC (2011). Ce titre a reçu le Prix Desmaison en 2012.
• EAUX ET PATRIMOINE (2012), en collaboration avec le photographe Thierry Vezon
Ses photographies, régulièrement exposées lors de festivals nationaux (Montier-en-Der, Ménigoute, Pralognan), ont été primées dans de nombreux concours, dont les prestigieux BBC Wildlife Photographer of the Year en 2005 en Grande-Bretagne (Mention catégorie paysages), GDT European Wildlife Photographer of the Year en 2008, 2009 et 2010 en Allemagne, Fostofestival Asferico en 2011 en Italie. En 2011, il a également reçu le prix du public du 1er Montblanc Photo-Festival.
En novembre 2010, il a reçu le Zoom du public 2010 au Salon de la photographie de Paris. Cette distinction est destinée à promouvoir un photographe professionnel « émergent » nominé par un jury de douze rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction, présidé par Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison européenne de la photographie. Une exposition de Christophe Sidamon-Pesson (photographies extraites de L’AUTRE VERSANT) a ensuite circulé en 2011 dans trois FNAC : Paris-Montparnasse (18 janvier - 28 février), Lyon Bellecour (8 mars - 20 avril) et Lille (8 avril - 14 juin).
Passionné de nature sauvage, Christophe Sidamon-Pesson éprouvait un profond besoin d'aller à son contact, en haut des crêtes alpines escarpées, au fond de la forêt primaire d'Europe de l'Est ou dans l'espace infini de la taïga nordique. Pour réaliser ses images, il ne lésinait pas devant les efforts auxquels il ne prêtait pourtant que peu d'importance. Immobile, par –10°C, il passait des centaines d'heures à l'affût, guettant la venue incertaine de l'aigle royal, ou, quel que fût le dénivelé, transportant un sac à dos d'une trentaine de kilos, il bivouaquait au sommet d’une montagne à la quête de l'aurore, ou, suspendu à une corde, dans le vide d'une falaise surchauffée, il attendait religieusement le tichodrome.
Pour lui, la société a tendance à s'éloigner de l'essentiel, à perdre la conscience de ce qui est important. OEuvrant pour le beau et le fragile, il aurait voulu que ses images contribuent à développer le respect du vivant et des choses, et invitent les humains à se questionner sur leur place dans l'univers.
En novembre 2014, Christophe disparaissait tragiquement à l’âge de 39 ans.
Il laissera derrière lui le souvenir d'un artiste à la sensibilité exacerbée et un dernier ouvrage unanimement apprécié sur le tichodrome.
Voici comment Christophe se présentait sur son site internet :
"Fait de la photo depuis environ 24 ans, au début par passion puis de plus en plus sérieusement.
N’est attiré que par la nature sauvage qu’il considère comme essentielle au (bon) fonctionnement de l’esprit, de par le fait que l’esprit humain n’y est pas présent.
Se force bien à photographier d’autres sujets qui lui sont demandés mais n’y arrive pas tellement.
En quête de rêve et d’idéal, et aussi de plumes qu’il affectionne particulièrement.
Cherche avant tout à mettre en évidence des impressions, des sensations, pas forcément agréables, mais indispensables. Des sentiments plus ou moins oubliés, mais dont la présence nous permet de respirer.
Fait finalement de la photo pour tenter de répondre à des questions qui nous dépassent.
Souhaiterait participer à la préservation d’un avenir en perdition, à l’aide d’images qui fassent douter, qui fassent réfléchir, qui fassent espérer.
Un "photographe" en questionnement permanent et insatisfait perpétuellement."