Le travail photographique de Jean -Michel Krief est indissociable de celui de son épouse Sabrina.
En 1997 Sabrina, étudiante vétérinaire, et Jean-Michel Krief partent six mois au Congo, pour suivre la réhabilitation en milieu naturel de jeunes chimpanzés orphelins, victimes du braconnage en République du Congo. Diplôme vétérinaire en poche, Sabrina s’engage ensuite dans la recherche et dans une thèse, en étudiant l’automédication chez les chimpanzés sauvages en Ouganda, tandis que Jean-Michel met en images comportements, regards et postures étonnantes des chimpanzés.
Sabrina se lance dans la chimie, isole et identifie des molécules nouvelles, actives contre l’agent du paludisme et les cellules cancéreuses à partir des plantes consommées par les chimpanzés. Elle intègre le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) en 2004, et devient Professeure du Muséum en 2016.
Avec son mari Jean-Michel, photographe, ils s’engagent très vite dans la préservation des grands singes et des forêts. Ils fondent, en 2006, l’association, « Projet pour la Conservation des Grands Singes » (www.sabrina-jm-krief.com). Ils mettent en place des projets de conservation et de sensibilisation, avec l’UNESCO et des organismes africains.
Aujourd’hui, ils gèrent l’équipe et la station de terrain du Sebitoli Chimpanzee Project qu’ils ont créé. C’est aujourd’hui une équipe de 25 assistants ougandais, qui suit chaque jour les chimpanzés sauvages, dans le parc national de Kibale en Ouganda. Sabrina est actuellement responsable de l’Equipe « Interactions Primates et Environnements » au MNHN.
En 2015-2016, elle est commissaire de l’exposition « Sur la Piste des grands singes » qui accueille, à la Grande Galerie du MNHN, 240 000 visiteurs.
Ensemble, ils ont réalisé plus de 50 missions de terrain en Afrique de l’Est et Centrale et concentrent aujourd'hui leurs travaux sur l’alimentation, la santé et l’automédication des grands singes et sur leur résilience aux activités humaines.
De 2016 à 2019, elle dirige le programme financé par la Fondation Prince Albert II « Des chimpanzés et des Hommes » pour le Muséum qui vise à rétablir l’harmonie entre humains et faune sauvage, notamment en réduisant le braconnage, et ses actions de lutte contre le braconnage et de conservation sont régulièrement soutenues depuis 2006, par la Fondation Nicolas Hulot.
En 2019, elle développe le projet « Forêt, Faune, populations en Ouganda » soutenu par le Fonds Français pour l’Environnement mondial (FFEM), qui inclut agriculture durable et réduction des conflits hommes-animaux autour du parc de Kibale, pour améliorer santé et revenus des populations locales autour de Sebitoli, grâce à la préservation des chimpanzés et des éléphants.
En 2018, elle rédige avec Laurence Parisot, Yann Wehrling, Nathalie Baye et Patrick Roger une lettre ouverte au gouvernement publiée dans Le Monde. Signé par 15 000 signataires, dont 50 personnalités scientifiques, artistes et politiques, cet appel demande d’urgence, des actions concrètes pour la préservation des grands singes et des forêts tropicales. Consommateurs des produits issus de la déforestation tropicale, comme l’huile de palme mais aussi le cacao, le thé, le café, le bois tropical, les citoyens, les entreprises et les pouvoirs publics doivent proposer de nouvelles stratégies pour préserver les forêts, poumons de la planète, source d’incroyable biodiversité et unique habitat des grands singes.
Source : festival de Montier