Photographes animaliers

Julie LEBEL & Eric BEGIN

Amoureux fous des grands espaces qui nous procurent ce sentiment d’une pleine liberté, ce couple explore la nature Québécoise

C’est un retour aux sources et à l’essentiel.

Rêvant constamment à de nouvelles aventures qui nous permettront de découvrir de nouveaux horizons et qui nous permettent de créer des liens avec la nature.

Chaque rencontre avec la vie sauvage nous procure ce sentiment d’être en équilibre avec elle.

Ce moment où notre présence se fait oublier des animaux est indescriptible.

Ces moments sont précieux pour nous et de réussir à en capter l’authenticité est notre plus grand désir. Afin de sensibiliser les gens à toute l’importance de préserver la nature et toute la faune qui nous entoure.

Désirant vous faire vivre toute une gamme d’émotions dans les moments spéciaux que la vie nous offre en tant que spectateurs, nous espérons que vous aimerez voyager avec nous.

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Entretien avec...

Entretien

 

Quel parcours jusqu'à l'animal sauvage et la photographie ?

Diplômée en soins infirmier et mon conjoint Ingénieur civil, c’est au milieu de la nature que nous nous ressourçons. Nous avons toujours aimé apprendre de la nature.

Avec un parcours quelques peu atypique, dès notre jeune âge mon conjoint et moi aimions la faune et la nature mais notre vie était plutôt citadine.

La nature a toujours évolué autour de nous à chacun de notre façon.

Puis, lorsque nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs années, notre passion d’aventure avec la vie sauvage à naturellement pris forme.

Nos multiples voyages nous ont fait rencontrer de nombreuses personnes réellement en lien avec la nature avec des connaissances que seuls des gens de terrain expérimentés puissent posséder.

Ces expériences de vie nous ont fait grandement évoluer et le désir de contribuer, d’une certaine partie, à la protection du loup est né.

Depuis, nous collaborons avec quelques organismes sous formes d’images et contenus vidéo afin de faire évoluer la cause animale.

Nous avons à cœur la protection du loup, l’éternel incompris et mal aimé de l’homme dont la présence est essentielle pour préserver un écosystème sain.

 

Un maître à penser ?

Toux ceux qui défendent une cause en œuvrant pour la protection de la nature.

Paul Nicklen, Jonh Marriott, et Ian Mcallister en sont quelques exemples.

 

Une œuvre marquante ?

Nous en avons plusieurs, alors on pourrait dire tous les documentaires animaliers qui nous permettent de nous imprégner de la vie sauvage, et qui nous font vivre des instants que nous n’aurons peut-être jamais la chance de vivre.

 

Une belle rencontre / émotion avec la faune ?

Ouff ! Elles sont tellement nombreuses, beaucoup d’efforts avec des conditions difficiles...

Mais ces grands espaces de vie sauvage qui ont été préservés des activités humaines (et de la destruction que notre présence apporte malheureusement avec elle), nous ont permis d’être en harmonie avec la faune qui y habite.

Ces expériences de vie nous ont fait grandir en tant qu'être humain.

Notre rencontre avec l’ours brun de Katmaï en Alaska fut un moment tellement intense en émotion.

De voir ces maîtres des lieux, avec toute leur puissance, pêcher juste à quelques mètres de nous… était tellement intense.

D’être simplement en train de casser la croûte dans la tente et de voir passer au loin les loups qui semblaient nous saluer.

Moi (Julie) lorsque mon regard s’est détourné de la maman ours et de ses 3 petits qui avaient passé plus de 4 jours avec nous… j’en ai pleuré à mon départ tellement cette expérience a été riche. Je ne voulais plus partir.

Mon conjoint m’a serré fort et m’a dit tout bonnement t’es sûrement très fatiguée… lol

Notre rencontre avec les loups côtiers de la forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique restera à jamais gravé dans nos cœurs.

Après tellement d’années à en avoir rêvé, ce moment était enfin arrivé. Les rencontrer dans leur environnement naturel était presque irréel et pourtant bien réel.

Ces endroits qui demeurent dans ce monde, préservés de la folie de l’Homme, offrent tellement de possibilités de connexion extraordinaire avec la faune sauvage. Ils viennent à vous par simple curiosité.

On ne peut passer sous mention la rencontre avec l’ours Esprit nommé (Kermode). C’est en territoire Tsimshian au cœur de la forêt pluviale du Grand Ours que nous avons fait sa rencontre en Colombie-Britannique au Canada.

C’est bel et bien un ours noir porteur d’un gène récessif permettant d’avoir ce pelage d’une couleur blanc-crème.

Il y en a seulement quelques dizaines dans le monde, un grand privilège d’aller à sa rencontre.

Ce moment c’est accompagné d’un grand silence et de respect. Il demeure essentiel de protéger cette côte qui est unique au monde.

L’ours polaire, le seigneur incontesté de l’Arctique dont il est devenu le symbole. Comment décrire sa rencontre en quelques mots…

Avec tous les enjeux climatiques qui le menace, lorsque l’on a la chance d’en apercevoir un devant nous, le temps s’arrête tout simplement devant se spectacle et on en oublie le -30 degrés C.

Et ici au Québec, notre rencontre avec cette famille de petites chouettes rayées que nous avons eu la chance de voir évoluer. C’était magique.

 

Si j'étais un animal sauvage ?

Nous serions incontestablement un couple de loups. Pour sa noblesse ainsi que son esprit de famille à qui il apporte sa protection mais aussi pour sa force tranquille, son courage, sa dignité ainsi que la liberté qu’il représent.

Le pouvoir du loup fait référence à son instinct (ou intuition) et l’intelligence qu’il possède. Il passe aisément inaperçu et il a cette capacité à s’adapter facilement au changement.

 

Un animal disparu qui reviendrait ?

(Éric) le requin Mégalodon J’ai toujours aimé les océans et ses profondeurs inaccessible par l’Homme. Ce requin avait une puissance inégalée et avec ses sens très développés il était l’un des plus grands prédateurs des profondeurs de l’océan.

(Julie) J’aime penser que j’aurais le pouvoir de tous les conserver… Toute espèce menacée actuellement vivant en parfaite harmonie avec la présence humaine demeurera malheureusement un rêve utopique.

 

Votre photo à laquelle vous tenez particulièrement ?

(Julie) : Ce moment où l’on a eu la chance d’apercevoir ces deux espèces réunies ensemble quelques secondes. Le loup gris qui déjeunait avec les restes de saumon de cet ours brun Kodiak. Pour tout ce quelle représente d’unicité et de rareté du moment. Jamais je ne pourrai oublier cette scène même si elle fut brève.

(Eric) : Ma photo de lynx. Pour le moment magique que j’ai eu la chance de passer avec lui. Pendant près de 3 heures il a chassé devant moi 2 écureuils et 1 lièvre.

 

La photo animalière d’un confrère que vous auriez aimé prendre ?

Julie : Puisque je connais la réponse de mon conjoint à cette question et que cela inclut que moi aussi je l’aurais vue … Cela me donne la chance de dire : certainement la rencontre du manchot empereur par Anneliese Possberg

 

Éric : Indéniablement la rencontre du Loup blanc à Ellesmere par Vincent Munier

Et la technique : frein ou atout ?

Un atout.

 

Votre « terrain de jeu » préféré ?

Il y a tellement d’endroits à découvrir. Chaque rencontre animalière est unique et elle peut survenir n’importe où. Alors, difficile de répondre mais les grands territoires aux espaces vierges comme l’Alaska nous appellent.

 

Le voyage à faire absolument avant que le rideau de l’obturateur ne se ferme définitivement ?

L’Arctique et l’Antarctique.

L’Antarctique pour aller à la rencontre de son symbole, les célèbres manchots empereurs qui doivent y affronter les conditions climatiques les plus difficiles sur terre.

L’Arctique pour les nombreuses espèces animales : le renard, le renne, le morse, le phoque et bien sûr, le symbole l’ours polaire qui y vit sur les banquises disparaissant à une vitesse inquiétante à cause du réchauffement climatique.

 

Des conseils ?

Il faut y aller un jour à la fois.

Les ratés font partie de l’apprentissage.

La nature à beaucoup à nous apprendre encore faut-il savoir être attentif à chaque petit détail

Plus l’effort est grand, plus la satisfaction du moment l’est également. Chaque rencontre demeure inoubliable avec chacune ces raisons.

 

Des urgences ? 

Partout autour de nous malheureusement, la terre en est remplie.

Pour nous ici au Québec, le Caribou forestier de Charlevoix en est un bien triste exemple. Leur territoire de forêts matures est presque inexistant, telle une mosaïque dispersée qui est composée d’habitants en régénération, le tout entrecoupé par des chemins forestiers et des coupes massives. Le contrôle des prédateurs n’est qu’une façon détournée et hypocrite utilisée pour permettre de ne pas cesser l’exploitation du territoire. Ce sont ces forêts matures riche en lichen terricole qui procurent une nourriture essentielle, pendant près de 6 mois par année au Caribou. Sans la préservation de ces habitats hivernaux critiques, la harde de Charlevoix n’est pas viable à long terme.

Et on ne parle pas du volet de déprédation, du loup et de l’ours noir. Ils ont presque éteint ce dernier dans certains secteurs, créant ainsi un plus grand déséquilibre au niveau de l’écosystème. La vraie solution n’est pas de s’en prendre aux loups car leur présence est essentielle pour préserver un écosystème sain.

L’Être humain a encore beaucoup à apprendre par ce qui l’entoure. Encore faut-il en être conscient, qu’il faut plus que respecter la nature mais aussi être capable de la protéger et d’être en harmonie avec elle.

On croit que la planète est une ressource inépuisable. On vit dans une société de consommation, dans une ère régie par l'économie.

 

Une association de protection à mettre en avant ?

Certainement ! Pour commencer, ici au Québec, la Société Art et Science pour la Nature (SAS Nature) avec qui on est fiers de collaborer https://giselebenoit.org/sas-nature/ qui a comme mandat l’éducation du public, avec des capsule web, https://vimeo.com/giselebenoit/ en matière de protection de la faune et de conservation des habitant naturels, notamment en ce qui concerne les prédateurs, tel que le loup. Une cause commune dont on a initié une pétition.

Une seconde, La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec). Cet organisme travaille à la création d’un réseau d’aires protégées à travers la province depuis 1963, afin d’assurer la protection à long terme de la forêt boréale, du Grand Nord, du Saint-Laurent et des écosystèmes qui abritent nos espèces menacées. Elle veille également à la bonne gestion des aires protégées existantes.

Pour poursuivre, L’organisme Pacific Wild qui est une voix de premier plan qui se consacre à faire en sorte que la forêt pluviale du Grand Ours demeure l'un des plus grands berceaux de la biodiversité sur la planète. Elle œuvre pour protéger la faune côtière de la Colombie -Britannique et son habitat grâce à la recherche scientifique et l'éducation du public. En produisant films, livres et d'autres matériels d'éducation publique primés qui atteignent des millions de personnes chaque année.

Pour terminer, l’Organisme Exposed Wildlife Conservancy

Composé de John E. Marriott, Kim Odland et Lance Andersen tous photographes. Leur mission et leurs objectifs se consacre à la sensibilisation, aux enjeux critiques de la faune et de la conservation au Canada. Cela inclut EXPOSER les gens à la beauté de nos lieux sauvages et de la faune qui s'y trouve pour mieux comprendre pourquoi ils méritent notre protection. De plus, il expose les pratiques actuelles de gestion de la faune sauvage sans fondement scientifique, éthique et / ou acceptabilité sociale.

"Nous voulons aider à donner à notre faune une voix pour changer les pratiques de gestion et les réglementations, en particulier pour la chasse et le piégeage des prédateurs."

 

Une suggestion pour sensibiliser le grand-public ?

Sensibiliser autour de nous, surtout les jeunes car ce sont eux qui poseront les actions de demain, leur faire prendre conscience qu’il faut d’abord protéger notre nature pour réussir à conserver notre humanité. L’un ne va pas sans l’autre. Nous avons un bel exemple en cette période de pandémie… NON ?

Après cette période, notre vision d’un monde en santé aura-t-elle changé ?? La nature reflète plusieurs grandes beautés mais aussi une grande fragilité et  c’est ce que nous souhaitons partager avec la photographie .

 

Plutôt optimiste ou pessimiste pour la suite ?

Ça dépends des jours.

 

Pour conclure ?

La nature peut  nous apporter tellement de grands moments lorsque l’on est réceptif à celle-ci. Chaque petite parcelle de vie est précieuse et doit être préservée car chacune d’elle, dans un rôle bien orchestré, apporte une richesse à notre planète.

Les gens doivent apprendre qu’un écosystème est beaucoup plus complexe que le simple fait de le résoudre avec des balles et que la nature peut s’en occuper beaucoup mieux que nous ne le pourrons jamais.

 

Distinctions & Parutions

Expositions

Expositions et parutions

Plusieurs parutions dans la revue Nature Sauvage, et Québec Oiseaux.

Fédération canadienne de la faune (calendrier 2019) et exposition sur l’Éducation de la faune arctique au Cook Museum of Natural Science.

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