Photographes animaliers

Sébastien RIOTTO

Né en 1973, j'ai grandi sur le versant alsacien du Massif des Vosges. J'ai toujours arpenté les forêts et les montagnes avec mes parents. La passion de la photographie m'est transmise très vite par mon père. Adolescent je lui emprunte très fréquemment son boitier réflex et je fais mes premières armes dans le reportage. Je deviens correspondant photographe du journal "L'Alsace" en 2010, puis du pool « L’Alsace/Dernières Nouvelles d’Alsace »/Groupe EBRA en 2022.

A l'âge de 20 ans je combine mes passions pour la photographie et la nature en commençant par écumer ma région.

En 2004 je me lance dans mon premier grand voyage nature au Kenya, avec celui qui m'a aidé à construire mon regard nature Claudy Guiot. Les destinations s'enchainent par la suite (Inde, Canada, USA, Kenya, Tanzanie, Alaska, Svalbard, Islande, Norvège) à la recherche de grands animaux et des grands espaces.

J'allie ma passion du reportage et de la nature pour raconter des histoires, partager mes émotions et essayer d'aider à faire prendre conscience de la beauté et de la fragilité du monde qui est le notre.

 

Entretien avec...

Pourquoi l'animal sauvage?

Photographier l'animal sauvage c'est être en phase avec notre environnement, avoir de l'empathie. C'est connaitre son comportement, son lieu de vie, ses habitudes. Il faut s'immerger pour ne plus être homme, mais simplement une composante de la Nature. C'est un challenge aussi, réussir à se faire accepter par l’animal sauvage, d’être le moins intrusif possible et de déranger à minima les espèces observées.

Je définirais ma pratique comme de la « photographe environnementaliste », c’est-à-dire que j’aime laisser l’animal dans son environnement. Je ne cherche pas forcément à être proche de lui, je cherche plutôt à retranscrire des ambiances. Et si j'arrive à y mettre une touche poétique c'est juste magique. Il faut de la magie pour qu’une image parle.

Un maître à penser?

Ma passion c'est la photographie et mes influences sont multiples et diverses, tant en photoreportage qu'en photographie de nature.

Je citerais Vincent Munier, Tom Murphy, Nick Nichols, Steve Winter, Florian Schulz, Michel d’Oultremont, le collectif Bouts de Planète…

Une oeuvre marquante?

Sans hésiter les ouvrages du National Geographic restent une source d'inspiration inépuisable pour moi, tant pour la qualité des images que par la diversité des sujets. Un siècle au service de la nature, l'exploration et la science.

Et bien évidemment le travail de Vincent Munier qui est une référence en la matière.

Si j'étais un animal sauvage?

Un ours, ce n'est pas pour rien qu'on me surnomme Grizzly… 

Une belle émotion ou rencontre avec la faune?

En Inde, dans la jungle du Parc National de Bandhavgarh lorsque j'ai croisé pour la première fois le regard d'un tigre au travers le feuillage. Ce sentiment de puissance, ce regard intense, la grâce et la puissance de cet animal m'ont juste subjugué. 

Un animal disparu qui reviendrait?

Le lion à dents de sabre, certainement un reste de mes heures passées à lire "Rahan, le fils des âges farouches"…

Un animal fantastique qui existerait?

Le dahu des Vosges bien sûr !

La photo ou la série à laquelle vous tenez particulièrement?

Pas simple, chaque image à sa propre histoire. Je choisirais cette image prise au Svalbard. Dans le Fjord de la Madeleine le temps est menaçant au loin. La plage est recouverte de galets, comme disposé par des êtres invisibles. Et parmi ces galets, il y a juste deux pierres rouges, baignées par une lumière fabuleuse.

Spot préféré?

J’adore les Vosges, avec en particulier le Hohneck. Même si je n’y monte plus trop car il y a vraiment trop de monde maintenant. J’essaye de trouver des endroits moins facile d’accès et moins connus. La surpopulation du massif est devenu un réel problème qui impactera plus encore la zone à court terme.

Un lieu mythique?

L'Antarctique et le grand hémisphère sud. Je n’y mettrai certainement jamais les pieds mais ça doit être un lieu magique.

Et la technique?

Il faut la maitriser, connaitre ses implications. Mais il faut aussi casser les codes, ne pas se laisser enfermer dans des cadres trop rigides et se laisser guider par son envie et ses émotions. 

Des urgences?

Oui, on crame notre planète! L'humain est en train de commettre un suicide collectif, on flambe tout et surtout on ne change rien car nous sommes gouverné par l'Empire du Chiffre. Nous n’avons pas compris que sans notre environnement nous se sommes rien, que le château de cartes va s’effondrer. Il faut une prise de conscience urgente pour changer cette tendance auto-destructrice, et ce n'est pas gagné malheureusement…

Des conseils?

Comme dit mon mentor en photoreportage Eric Bouvet "Sors et va faire des images!", et le tout avec passion.

Une association à mettre en avant?

FERUS pour la sauvegarde des grands prédateurs en France, leur tâche est énorme car notre pays est en train de se vider de sa substance. Et Sea Shepherd car dans notre monde de consensus, il faut aussi des gens qui agissent pour demander l'application des textes de lois.

Pour conclure?

La photographie c'est le partage, un grand merci à vous pour la mise en avant de mon travail.

Distinctions & Parutions

Distinctions & Parutions

Presse Quotidienne Régionale « L’Alsace » et « Dernières Nouvelle d’Alsace », « Capital ».

Expositions

2024 ST DIDIER MONTS D’OR Salon Monts d’Or Photo

          JARNY Médiathèque

2023 BENFELD Déclics&des Sons

2022 KAYSERSBERG KB festival

          HOERDT Festival

2021 VIC SUR SEILLE Ods

2020 STRASBOURG Rendez-Vous Image

2019 STRASBOURG Art Photography

          GOETZENBRUCK Festival

2018 SELESTAT L’évasion

          CLUSES Image&Neige

2017 SELESTAT Médiathèque

          Marckolsheim Médiathèque

2015 BOURG EN BRESSE Lycée Photo Nature

          CLUSES Image&Neige

2014 SELESTAT Déo

          BARR Pixel Nature

2012 SELESTAT Déo

          BARR Pixel Nature

2010 BARR Pixel Nature

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