Daniel Cherix est un biologiste, entomologiste suisse, professeur honoraire au Département d'écologie et d'évolution de l'Université de Lausanne (UNIL) et conservateur au musée cantonal de zoologie de Lausanne.
Né à Lausanne en 1950, Daniel Cherix accomplit sa formation à l’Université de Lausanne et entreprend une thèse de doctorat sur l’écologie des fourmis des bois du Jura vaudois, qu’il défend en 1980. Après sa thèse, son intérêt pour les grandes sociétés de fourmis l’emmène sur l’île d’Hokkaido au Japon, puis à l’Université de Géorgie à Athens (USA), où il travaille sur les fourmis pestes, et notamment la fourmi de feu. De retour en Suisse en 1982, il devient conservateur au Musée cantonal de zoologie à Lausanne et professeur suppléant pour l’enseignement de l’entomologie à l’UNIL. Il accède au titre de professeur extraordinaire au Département d’écologie et évolution en 2000, puis de professeur associé en 2005.
Un pionnier à l’esprit ouvert et original
Dans ses recherches, Daniel Cherix a exploré de nombreuses facettes de l’entomologie, de l’organisation des supercolonies de fourmis au régime alimentaire du torcol fourmilier. Depuis 1993, en collaboration avec l’inspecteur Claude Wyss de la Sûreté vaudoise, il utilise des insectes pour déterminer l’intervalle post-mortem et développe ainsi l’« entomologie forensique ». Motivé par le travail de terrain, Daniel Cherix se rend régulièrement aux états-Unis, aux Galapagos et dans divers lieux d’Europe. Toujours enthousiaste et créatif, il n’hésite pas à se lancer dans des entreprises parfois insolites, voire périlleuses. C’est ainsi qu’il marque un jour plus de 100 nids de fourmis des bois avec des ballons colorés, puis saute aux commandes d’un petit avion pour cartographier ces nids depuis les airs. Autre exemple où, pour étudier le développement de mouches nécrophages qui permettent de dater la mort d’un cadavre, il n’hésite pas à déposer un cochon mort dans une forêt, après lui avoir préalablement enfilé un pyjama, dans le but de s’approcher au plus près des conditions d’un cadavre humain. Cette créativité a mené à la publication de plus de 130 articles dans des revues spécialisées, ainsi que six livres sur la nature et les insectes, dont un traité de référence d’entomologie forensique paru aux Presses polytechniques et universitaires romandes.
Sensible aux grands enjeux environnementaux, Daniel Cherix a depuis longtemps mis ses compétences scientifiques au service de la protection de la nature, et s’est particulièrement engagé dans la gestion scientifique du Parc national suisse. En 1998, il devient président de la Commission de recherche, et membre de la Commission fédérale du Parc national suisse dès 2002.