Face à la colère des éleveurs, Rome pourrait légaliser l’abattage légal du canidé. Une première, alors que l’animal est strictement protégé dans le pays depuis une loi de 1971.
Ce matin-là, alors que le soleil caresse les crêtes enneigées, un cerf trotte sur l’asphalte. Ignorant un bus scolaire et un véhicule de police, il traverse le village de Villetta Barrea. Plus loin, sur la route qui serpente vers les cimes, trois chevaux lèchent le sel épandu sur le bitume, indifférents aux voitures qui tentent de les contourner.
Dans le Parc national des Abruzzes, au centre de l’Italie, la faune est omniprésente, jusque dans la vingtaine de communes nichées au cœur de ses vallées ou accrochées à ses flancs de montagne. Mais cette apparente harmonie cache une controverse vivace : celle entourant le loup, un animal qui a déchaîné les passions au sein de la réserve et continue de diviser le pays.
Ici, le sujet est sur toutes les lèvres : le gouvernement pourrait légaliser l’abattage de certains de ces prédateurs afin de protéger les éleveurs. Une première, alors que l’animal est strictement protégé sur le territoire italien depuis une loi de 1971, après avoir été massivement chassé et empoisonné.
Cette dérogation fait partie d’un vaste plan de protection et de gestion de l’espèce élaboré par le ministère de l’environnement et des scientifiques qui doit prochainement être voté à Rome par la conférence Etat-régions. En un mois, son adoption a été repoussée à trois reprises sous la pression des associations, d’une partie de l’opinion publique, mais aussi d’une majorité de régions qui se désolidarisent du texte....
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illustration : A Civitella Alfedana, dans le parc naturel des Abruzzes, l’« aire faunistique » de trois hectares abrite neuf loups en captivité. Giuseppe Carotenuto pour Le Monde