Catégories

La Réserve Naturelle Nationale des Terres Australes Françaises

EN BREF

La réserve terrestre rassemble l’ensemble des archipels Crozet, Kerguelen, Amsterdam et St Paul pour une superficie de plus de 700 000 hectares. La partie marine couvre, elle, 1 570 000 hectares ce qui porte la superficie totale de la réserve à plus de 2 200 000 hectares. C’est de loin la plus grande réserve naturelle de France.

La volonté de protéger les Terres australes françaises est ancienne. En 1995, le Comité de l’environnement polaire souligne le caractère unique du patrimoine naturel des îles subantarctiques françaises et recommande la mise en protection par une réserve naturelle terrestre et marine des trois archipels subantarctiques.

Le 3 octobre 2006 est créée, par un décret interministériel (n° 2006-1211), la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Il s’agit de la plus grande réserve naturelle de France. Elle s’étend sur une partie terrestre de 700000 ha et une partie marine de 1570000 ha qui comprend les eaux intérieures et la mer territoriale autour de Saint-Paul et Amsterdam, les mers territoriales de l’Archipel de Crozet, à l’exception de celles de l’île de la Possession, et une partie des eaux intérieures et de la mer territoriale des îles Kerguelen.

FAUNE

Les îles subantarctiques françaises constituent, du fait de leur éloignement des centres d’activités humaines, des sanctuaires pour la faune et la flore. Le patrimoine biologique encore presque intact de ces îles océaniques est d’une richesse et d’une importance considérable.

Les îles de Terres australes françaises sont les plus vastes des rares terres émergées de l’océan Indien sud. C’est pourquoi elles constituent pour des espèces marines se reproduisant à terre des sites d’importance majeure pour cette phase clé de leur vie. Ces îles, considérées comme le “ poumon ” de l’avifaune de l’océan Indien sud, accueillent les reproducteurs de trente-quatre espèces d’oiseaux marins et deux espèces endémiques d’oiseaux terrestres : le petit bec-en-fourreau, Chionis minor, et le canard d’Eaton, Anas eatoni.

Parmi ces trente-quatre espèces, onze sont classées menacées d’extinction à des degrés divers par l’IUCN. Sept sont classées « vulnérables », trois « en danger » et une « en danger critique d’extinction ». Il s’agit de l’endémique albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) dont l’unique population actuelle est estimée à 180 individus (30 couples reproducteurs sur site par an).

Par ailleurs, l’archipel Crozet héberge la plus vaste colonie mondiale de manchots royaux (Aptenodytes patagonicus), les plages de Kerguelen accueillent la seconde population mondiale d’éléphants de mer du sud et les eaux côtières de l’archipel abritent la seule population d’une sous-espèce du dauphin de Commerson (Cephalorynchus commersonii ssp). D’importantes colonies d’otaries de Kerguelen (Arctocephalus gazella) et d’otaries d’Amsterdam (Arctocephalus tropicalis) se reproduisent sur les plages de ces îles.

L’essentiel des ressources trophiques de ces espèces se trouve en mer et va du zooplancton aux poissons. Les eaux qui s’étendent de la côte aux grands fonds de la zone subtropicale hébergent pas moins de 205 espèces de poissons marins dont les endémiques Bovichthys veneris et Neomerinthe bauchotae, et celles de la zone subantarctique 125 espèces, dont Notothenia cyanobrancha, Lepidonotothen mizops, Channichtys rhinoceratus et C. velifer, toutes endémiques du plateau de Kerguelen.

Liste des espèces protégées

Tous les cétacés
Eléphant de mer
Otarie des Kerguelen
Léopard de mer
Otarie de l’île d’Amsterdam
Manchots et gorfous, Albatros, Pétrels et Océanites, Puffins, Fous, Cormorans, Sternes, Goélands, Skuas

BUT

L’objet d’une réserve est  de protéger les milieux naturels menacés : faune, flore, eaux ainsi que sur terre, sous terre ou en mer.

Leur champ d’intervention est large :

- préservation d’espèces animales ou végétales et d’habitats en voie de disparition ou remarquables,
- reconstitution de populations animales ou végétales ou de leur habitat,
- préservation ou constitution d’étapes sur les grandes voies de migration de la faune sauvage,
- préservation des biotopes et de formations géologiques, géo-morphologiques ou spéléologiques remarquables,
- études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines.

MENACES

Plusieurs catégories d’agressions menaçant la biodiversité et certains habitats de la réserve naturelle des terres australes françaises sont à ce jour bien identifiées.

Si certaines relèvent de facteurs externes qui ne peuvent être traités qu’à l’échelle de la planète (changements climatiques, polluants atmosphériques, UV-A et -B liés à la dépression des concentrations en ozone stratosphérique en bordure du continent Antarctique, etc.), d’autres sont d’origine locale et généralement liées aux activités humaines passées et/ou présentes.

La première de ces menaces est constituée par le vaste cortège d’espèces végétales et animales qui ont été introduites au cours du temps et continuent de l’être aujourd’hui. Les relations qu’entretiennent certaines de ces espèces entre elles et avec la flore et la faune locales sont relativement bien connues. C’est le cas, entre autres, des mammifères introduits (rongeurs, lapins, ongulés, félins).

La seconde menace relève des effets des activités humaines en dehors des bases. Elles sont susceptibles de provoquer des perturbations dans les colonies d’oiseaux ou de mammifères marins, de dégrader des milieux par piétinement et d’augmenter l’aire de répartition d’espèces allochtones.

La troisième menace est à mettre en rapport avec le fonctionnement des stations permanentes qui génèrent des déchets et nécessitent une production d’énergie. Pour les déchets, il va s’agir d’en réduire la quantité à la source, d’en améliorer le tri, le traitement sur place et l’évacuation des phases ultimes.

 

carte-iles-eparses-terres-australes

 

Capture d’écran 2016-07-13 à 08.15.20

EN LIEN AVEC LE SUJET

Faune sauvage, TAAF

SITE WEB

Article précédent

Divers

Article suivant

Ducs de Bretagne