La vie secrète de l'incroyable oiseau jardinier et la découverte de son berceau nuptial.
Au sud de l’Australie vit un oiseau pas comme les autres. Architecte, peintre et décorateur, le Jardinier satiné fait appel à tous ses talents dans un seul but : séduire des femelles.
Il faudra à ce jeune mâle en mue encore de l’apprentissage pour maîtriser la technique de séduction de son congénère du même sexe. Car le Jardinier satiné (Ptilonorhynchus violaceus) créé une véritable œuvre, dont il choisit la couleur, la forme et la disposition. Cet oiseau australien entreprend sa construction vers les mois d’avril/mai. Le mâle, reconnaissable à son plumage noir irisé, choisit tout d’abord un endroit dégagé. Il y construit une allée, une tonnelle ou une sorte de hutte faite en brindille. L’oiseau badigeonne ensuite l'allée–avec son bec ou une autre brindille– de « peinture » bleue, mélange de poudre de charbon de bois, de baies noires et de salive. Autour de l'ouvrage seront disposés des objets hétéroclites, le plus souvent de couleur bleue (parfois violette, jaune, verte ou rouge) : capsules de bouteilles, plumes, fleurs, graines, feuilles, morceau d’insectes… Rien n’est trop beau !
Il s’agit ensuite de laisser parler l’artiste. Le Jardinier entonne une série de vocalises pour attirer l’attention de la femelle, reconnaissable à son plumage vert olive. Quand l’une d’elle pose patte dans son jardin, le mâle attrape avec son bec un objet le plus souvent bleu, puis se met à danser. Il agite tour à tour ses ailes et sa queue tout en sautillant et en émettant des cris. Elle s’avance alors jusqu’au milieu de l’allée. Lui baisse la tête, bec vers le sol, bougeant par à-coups ailes et queue. Face à la femelle, il se dresse, se grossit, déploie ses ailes et les referme. Quand la dame est séduite, elle se penche en avant. Le mâle se déplace aussitôt de son côté et l’accouplement a lieu. La femelle repartie, le Jardinier répare les dégâts occasionnés par ses ébats, et repart en quête d’une nouvelle conquête. L’hiver revenu, il quittera sa retraite de Casanova solitaire pour intégrer un groupe pouvant rassembler jusqu’à 50 oiseaux. Séducteur, oui, mais pas à plein temps !
Texte Sciences et Avenir