Héritée de la monarchie, la faisanderie de Rambouillet produit chaque année des milliers de volatiles destinés à être tirés par quelques privilégiés. Et certains profitent du mécénat d’entreprise défiscalisé pour s’adonner à ce type de chasse contestée par les environnementalistes.
Dans la ferme pédagogique du domaine national de Rambouillet, les visiteurs se pressent chaque week-end pour admirer des moutons mérinos, des poules de toutes espèces ou encore des vaches et cochons certifiés bio qui s’ébattent en plein air. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’à quelques centaines de mètres de cette ferme qui se veut à la pointe des techniques de reproduction, de sélection des races et du bien-être animal, subsiste le dernier élevage de gibier géré par la puissance publique. Aucune publicité n’est faite sur ce lieu, fermé au grand public. Et pour cause, ici les faisans sont élevés dans des conditions bien plus industrielles que bucoliques.
Reporterre a pu jeter un œil derrière les murs centenaires : disséminées dans une vaste prairie, des installations s’alignent sur plusieurs centaines de mètres. Dans les parcs de reproduction, les mâles fécondent les femelles, qui sont ensuite placées dans des cages minuscules, hors-sol et grillagées, pour faciliter la récupération des œufs. Une fois pondus, ces derniers sont transférés dans une vingtaine de couvoirs. Dans ces pavillons équipés de lampes chauffantes, les faisandeaux éclosent et grandissent avant d’être lâchés sur des parcelles du parc de chasse attenant de 650 hectares, tout aussi fermé au public que la faisanderie…. suite sur Reporterre