En 2022, l’Europe a connu des températures largement au-dessus des normales de saison, établissant un nouveau record de chaleur. Selon les experts, 2023 sera bien pire, en particulier pour les régions tropicales du globe.
La France, la Grande Bretagne, l’Espagne… On ne compte plus les pays qui ont battu des records de chaleur en 2022. Chacun a récemment dévoilé un bilan inédit de relevés de températures, établissant l’année écoulée comme la plus chaude jamais enregistrée depuis l’invention des relevés météo en 1900. Ce climat particulièrement doux est l’une des conséquences directes du réchauffement de la planète selon les analyses de Météo France. Ce phénomène a notamment perturbé le jeu des anticyclones et des vents chauds qui parcourent l’Europe.
Cependant, cette hausse des températures n’a pas affecté toutes les régions du globe et l’année 2023 pourrait bien changer la donne selon le Met Office, le service climatologique national anglais qui vient de livrer ses prédictions pour les mois à venir. Selon les prévisions des experts britanniques, les relevés pourraient être compris entre +1,08 °C et +1,32 °C au-dessus des niveaux préindustriel. Il s’agirait dans ce cas de la dixième année consécutive à +1 °C.
Au Revoir La Niña, bonjour El Niño
Pour établir ces prédictions, le Met Office s’appuie sur deux phénomènes bien connus. La Niña et El Niño. Au cours des 3 dernières années, malgré les effets du réchauffement climatique, la planète a connu un « triple La Niña ». Cette dernière se caractérise par un refroidissement d’une partie des eaux du Pacifique et donc par des températures relativement fraîches autour de l’équateur, dans les régions tropicales. Pour les experts, La Niña va disparaître dans les prochaines semaines et laisser place, au printemps, à El Niño, le phénomène inverse qui se traduit par une hausse de la température de l’océan Pacifique et de tout le bassin tropical. Autrement dit, avec le retour d’El Niño, il fera encore plus chaud.
Paradoxalement, la fin de la Niña est une bonne nouvelle pour plusieurs pays. Le phénomène provoque des pluies diluviennes et une recrudescence des typhons en Asie du Sud-Est et au contraire, une sécheresse dans l’Est et le Sud des États-Unis. Les ouragans sont également plus nombreux et violents dans l’Atlantique.
Vers un nouveau record mondial
Si les malheurs peuvent se terminer pour certains, ils pourraient commencer pour d’autres. Les chaleurs engendrées par El Niño ont des conséquences sur d’autres points de la planète : des sécheresses et des feux de forêts en Australie, des inondations en Amérique du Sud, une réduction des nutriments dans les océans et donc des pêches moins abondantes.
Par ailleurs, plusieurs observateurs prédisent des dérèglements réguliers du phénomène. Il existe plusieurs types de El Niño et le réchauffement climatique a tendance à le pousser vers des phases extrêmes. La crainte d’un « super El Niño » est tout à fait fondée selon le docteur Wenju Cai, chef de la recherche scientifique du CSIRO, l’Agence nationale de la science en Australie. Dans ce cas-là, les températures pourraient encore atteindre des niveaux inédits. L’année 2016, la plus chaude jamais enregistrée sur le globe, avait été marquée par un El Niño particulièrement fort avec +1,23 degré par rapport aux niveaux préindustriels.
Source : ça m’intéresse