S’il est normalement interdit de donner à manger aux oiseaux sauvages, les nourrir de façon adaptée en hiver pourrait les aider à survivre aux températures trop basses.
Pigeons, cygnes, canards, moineaux, merles, rouges-gorges… Il existe de nombreuses espèces d’oiseaux qui ont élu domicile dans nos villes, que ce soit de manière permanente, ou temporaire pour les oiseaux migrateurs. Et s’il est généralement recommandé de ne pas nourrir les oiseaux sauvages, un cas de figure fait exception : en hiver. (Un petit geste tout simple peut aussi aider les oiseaux pendant les périodes caniculaires : leur mettre de l’eau fraîche à disposition, à l’ombre, dans un récipient peu profond.)
Cela permettra à de nombreux individus de survivre, alors que près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin dans le monde et une sur huit est menacée d’extinction. En cause, la pression exercée notamment par l’agriculture, l’exploitation forestière et le changement climatique, selon un rapport de référence publié par l’ONG internationale BirdLife.
Nourrir les oiseaux en hiver : ce qu’il faut faire
Il est important de ne nourrir les oiseaux que pendant les périodes les plus froides, en général d’octobre à mars. L’arrêt devra ensuite se faire de manière progressive.
La nourriture devra être placée à un endroit facilement accessible, mais à l’abris des prédateurs éventuels, comme les chats. Vous pouvez par exemple la suspendre aux branches d’un arbre.
Les boules de graisse ou de graines trouvées dans le commerce feront parfaitement l’affaire. Mais vous pouvez aussi ajouter des morceaux de fruits, dans une mangeoire par exemple.
Quant à l’hydratation, vous pouvez placer un récipient d’eau chaude, pour éviter que le liquide gèle en cas de température très basse.
68 euros d’amende
En revanche, le reste de l’année, les oiseaux trouvent tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir dans nos villes, que ce soit des insectes, des graines, des poissons etc. Autrement, ils iraient vivre ailleurs. Ils n’ont donc pas besoin de notre aide pour s’alimenter. S’ils trouvent dans leur alimentation tout ce dont ils ont besoin (vitamines, protéines, minéraux etc.), ce n’est pas du tout le cas avec le pain ou les biscuits que nous leur donnons. Pire, cela peut s’avérer dangereux pour leur santé.
Cette nourriture non adaptée peut ainsi causer des malformations aux ailes, empêchant l’animal de voler, ou encore des problèmes intestinaux. Cela peut même entraîner une baisse de la reproduction chez certaines espèces, comme les moineaux.
Nourrir les oiseaux attire un grand nombre d’individus au même endroit, favorisant ainsi la propagation d’éventuelles maladies. Cet amas de nourriture peut aussi attirer d’autres animaux qui vont proliférer, comme les rats. Des prédateurs qui peuvent ensuite s’attaquer aux oeufs et aux oisillons.
Cela peut également entraîner une dépendance à l’homme, notamment chez les plus jeunes. Ils ne savent alors plus se débrouiller seuls, et risquent la mort si plus personne ne vient s’occuper d’eux.
Cela peut aussi entraîner un changement de comportement chez des espèces migratrices, qui peuvent décider de rester toute l’année sur place.
Enfin, les conséquences sont aussi environnementales. Les morceaux de pain et autres gâteaux jetés dans l’eau s’accumulent au fond des étendues d’eau. L’eau devient alors plus pauvre en oxygène et des maladies peuvent se développer.
Nourrir les oiseaux dans des lieux publics est une pratique interdite, et passible d’une amende de 68 euros.
Source GEO