Alors même que la biodiversité, les abeilles, les bourdons, et l’ensemble des pollinisateurs sauvages font face à une extinction sans précédent, largement causée par l’utilisation massive des pesticides toxiques dans le secteur agricole4…
… cette initiative, qui acterait un retour en arrière de plus de 10 ans concernant la réglementation encadrant les pesticides5, est inique et irresponsable : le retour des pesticides tueurs d’abeilles dans nos champs nous précipiterait vers un monde dévasté dont nous ne voulons, ni pour nous, ni pour les générations à venir !
Faut-il pourtant encore rappeler les effets mortifères des néonicotinoïdes ?
L’ensemble de la communauté scientifique a alerté à de multiples reprises sur les conséquences dramatiques sur les insectes et l’ensemble du vivant liées à ces pesticides dangereux. Et sur le rôle indéniable de ces substances nocivesdans le déclin des pollinisateurs, mais également dans la pollution des sols, des rivières et des nappes phréatiques…
Ces produits sont hautement toxiques :
>>> ils s’attaquent aux pollinisateurs par leur système nerveux et détruisent leurs fonctions vitales, en ayant des impacts sur : leur activité de butinage6, leur aptitude à voler7, l’affaiblissement de leur système immunitaire8, la fécondité des reines9, leur activité de reproduction10 ou leur capacité à initier une nouvelle colonie11, y compris chez les pollinisateurs sauvages12, et la mortalité des larves d’abeilles13…
>>> ils déciment les populations d’abeilles et pollinisateurs sauvages en masse : plusieurs études ont montré un lien direct entre extinction des pollinisateurs sauvages et néonicotinoïdes14,15 !
>>> leurs molécules et leurs résidus contaminent l’environnement dans son ensemble :
- plantes en bord de champ, fleurs sauvages, pollen et nectar sont contaminés par ces substances et affectent en retour les abeilles, bourdons, papillons et pollinisateurs sauvages qui les butinent ;
- plus de 80 % du produit pesticide présent sur les cultures traitées par enrobage de semences est lessivé dans les sols et les nappes phréatiques où l’on relève sa présence jusqu’à 3 années plus tard : toutes les cultures suivantes sont potentiellement toxiques et mortelles pour les pollinisateurs.
Or, la situation est déjà dramatique :
>> plus de 40 % des insectes sont menacés d’extinction16, plus de la moitié des espèces d’abeilles sauvages sont en déclin dans les pays européens étudiés17, et même le Forum économique mondial a classé la perte de la biodiversité parmi les cinq plus grandes menaces auxquelles nous devons faire face18 ;
>> la disparition des pollinisateurs met en péril le fonctionnement des écosystèmes et la capacité de reproduction de la majorité des plantes, fruits, légumes, dont nous avons besoin pour nous nourrir : les cerises, pommes, concombres, prunes et citrouilles seraient parmi les denrées les plus impactées par le déclin des pollinisateurs19.
Les pollinisateurs sont indispensablespour la biodiversité et pour nourrir la planète : il est impératif de les protéger, avant qu’il ne soit trop tard.
A ce stade, nous ne pouvons plus nous permettre de prendre le moindre risque supplémentaire, de faire le moindre écart…
C’est pour cela que POLLINIS s’est vigoureusement battue, aux côtés de plusieurs associations alliées, pendant plus de vingt ans, contre ces substances mortifères.
Notre lutte acharnée a mené à la victoire pour les pollinisateurs et à l’interdiction définitive de ces produits ultra toxiques, sans aucune dérogation possible, en 202320.
Alors aujourd’hui, face à des dirigeants inconscients et irresponsables qui s’apprêtent à livrer les abeilles, bourdons, papillons… en pâture aux mastodontes impitoyables de l’agro-chimie, nous allons continuer à lutter partout où il le faudra, comme nous l’avons toujours fait, pour maintenir cette interdiction salutaire pour les pollinisateurs et la biodiversité !
C’est maintenant que tout se joue : nous avons seulement quelques jours pour riposter avec une mobilisation citoyenne massive et empêcher ce désastre. Les sénateurs doivent s’opposer à cette loi mortifère lundi 27 janvier dans l’hémicycle. S’il vous plaît, aidez-nous à créer une déferlante de protestations dans les boîtes mails des sénateurs et sénatrices.