Malgré une opposition citoyenne massive, le gouvernement s’obstine à défier le Conseil d’État en faisant passer la protection des intérêts de la pêche industrielle avant celle des cétacés.
Dans une décision historique rendue le 20 mars 2023, le Conseil d’État avait enjoint au gouvernement de mettre en place dans un délai de 6 mois des fermetures spatiales et temporelles des pratiques de pêche responsables des captures de dauphins dans le Golfe de Gascogne. Le Secrétariat d’État à la mer s’était donc exécuté et avait soumis à la consultation publique obligatoire un projet d’arrêté établissant des mesures visant la réduction des captures accidentelles de petits cétacés par les engins de pêche. Plusieurs associations, dont la LPO, avaient appelé à la mobilisation pour demander leur renforcement, considérant que les dérogations mises en place permettraient en fait à la quasi-totalité des navires concernés de continuer à pêcher comme avant.
Comme le révèle la synthèse publiée ce 20 octobre, près de 17000 citoyens ont participé à la consultation publique, dont plus de 99% se sont exprimés contre l’arrêté en appelant notamment à renforcer les mesures selon les recommandations des scientifiques du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM). Seulement quatre avis « explicitement favorables » ont été comptabilisés. Le gouvernement a pourtant choisi de suivre ces derniers, allant même jusqu’à assouplir encore son projet d’arrêté en faveur des pêcheurs tout en assumant de sacrifier chaque année des milliers de dauphins, espèce protégée par loi.
Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : « Dans un véritable déni de démocratie, le gouvernement méprise l’avis des Français scandalisés par le massacre des dauphins. En agissant ainsi, il encourage de façon irresponsable la confrontation entre les professionnels de la pêche et les défenseurs de la nature. Nous allons saisir le Conseil d’État pour qu’il confirme l’impératif de sauver les dauphins. »