Sous prétexte de crise agricole, les eurodéputés ont décidé de renégocier la Politique agricole commune conclue l’an dernier afin d’affaiblir notamment les Bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE), qui visent à sauvegarder la santé des sols, enjeu crucial pour la production alimentaire et la biodiversité.
Réunis en séance plénière ce 24 avril 2024, les eurodéputés ont largement adopté, par 425 voix pour, 130 contre et 33 abstentions, la réouverture de la Politique agricole commune (PAC) dans le but d’assouplir les règles sur la couverture des sols, la rotation des cultures, les jachères et la protection des haies.
Rompant avec le processus démocratique habituel, ce vote d’urgence constitue un revers important pour la transition vers une agriculture européenne durable, respectueuse du climat et de la biodiversité. Allant à l’encontre des impératifs de restauration des écosystèmes ruraux, dévastés par des décennies d’agrochimie intensive, il continue en outre d’ignorer le véritable problème : la répartition disproportionnée des subventions de la PAC, dont 80 % vont aux 20 % des agriculteurs les plus riches.
Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : « En démantelant les avancées environnementales et en privilégiant les intérêts à court terme de quelques-uns, les parlementaires tournent en dérision la crise écologique, sapent les processus démocratiques et trahissent la confiance des citoyens. »