Sur une vingtaine de pages rigoureusement sourcées, One Voice expose le calvaire infligé par l’expérimentation animale à des milliers de primates chaque année. Et appelle la France à se diriger vers la fin des tests sur animaux, en commençant par renoncer à l’utilisation des macaques à longue queue.
Forte d’un nouveau sondage (Ipsos/One Voice avril 2023) qui témoigne d’une opinion publique française plus que jamais favorable à la fin de l’expérimentation animale, qui fait écho à l’obtention de plus d’un million de signatures validées de citoyens européens, One Voice lance une semaine d’action en faveur des primates utilisés dans les laboratoires. Et appelle la France à cesser toute utilisation des macaques à longue queue dans une nouvelle pétition.
3 000. C’est le nombre de macaques à longue queue à avoir subi des expériences en France en 2020. Ces primates sont les plus fréquemment utilisés en expérimentation animale et les seuls à être aussi massivement victimes de captures dans la nature. Dès 2008, les enquêteurs de One Voice ont infiltré un des nombreux élevages de macaques du Cambodge, où des laboratoires européens passent leurs « commandes » d’animaux à expérimenter. Individus piégés, immobilisés au sol puis enfermés dans des cages pour « produire » des petits qui subiront toutes sortes d’expériences à l’autre bout du monde… Que ce soit au Cambodge, en Indonésie, au Vietnam ou sur l’Île Maurice, la réalité est la même. Et ce alors que les macaques à longue queue ont été déclarés espèce en danger d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2022.
Des compagnies aériennes complices
Après une première période d’enfermement en élevage, les singes sont poussés dans des caisses en bois entassées les unes sur les autres dans la soute d’avions. Malgré une campagne acharnée de One Voice contre ces transports par Air France, la compagnie aérienne a longtemps été la seule de cette envergure en Europe à persévérer dans ces vols de l’horreur. Ce n’est qu’en 2022 que nous avons pu crier victoire, Air France annonçant arrêter le transport de primates vers les laboratoires à partir de juin 2023.
La France au cœur de l’industrie
En attendant, les primates continuent à être débarqués en France. Mais notre pays n’est souvent qu’une étape. Au sein de la plate-forme Silabe, un établissement rattaché à l’Université de Strasbourg, des centaines d’animaux sont détenus en quarantaine avant d’être vendus à d’autres pays en Europe.
Les singes sont ensuite exposés à de nouvelles sources de stress et de souffrance. Dans les laboratoires français comme étrangers, les chercheurs ne les arrachent à leur isolement que pour leur implanter des électrodes dans le cerveau, tester sur eux la toxicité de médicaments destinés aux humains ou encore les utiliser pour prélever leurs cellules, leur sang et leurs tissus. Après avoir subi des années de tortures, les singes sont tués, sans avoir jamais rien connu d’autre que la cynique réalité de l’expérimentation animale.
Des avancées attaquées par les testeurs
Avec l’interdiction d’importer dans l’Union européenne de nouveaux primates nés de parents capturés dans la nature et le refus des compagnies aériennes de transporter des singes vers les laboratoires, l’année 2022 fixait un cadre favorable pour l’arrêt des tests sur animaux. Mais, alors que ces avancées ont déjà été si difficiles à arracher, l’industrie, très active auprès des médias et des milieux politiques, reste opposée à tout progrès en faveur des animaux, et n’hésite pas à faire en sorte que les réglementations ne soient pas appliquées. La vigilance et l’action restent de mise.