Ils pèsent à peine 4 kg, passent le plus clair de leur temps dans l’eau et vivent paisiblement dans l’Antarctique. Mais avec le réchauffement climatique, 60% de la population de manchots Adélie pourrait disparaître d’ici la fin du siècle.
Une équipe de scientifiques de l’université de Delaware (Etats-Unis) a publié le 29 juin une étude présentant ces résultats alarmants dans la revue Scientific Reports, que Reader a récemment repéré.
Selon leurs prévisions, 30% de ces « manchots à longue queue » pourraient disparaître d’ici 2060 et le double pour 2099. Ils sont parvenus à ce constat en observant plusieurs colonies de manchot par satellite pendant 30 ans, de 1981 à 2010.
« Ce n’est que dans les dernières décennies que nous avons découvert que le déclin de la population de manchots Adélie est lié au réchauffement climatique », explique à Eureka Alert Megan Cimino, l’auteure de l’étude. « Ce qui signifie que de nombreuses régions de l’Antarctique se sont trop réchauffées et que le réchauffement climatique n’est plus une bonne chose pour les espèces », ajoute-t-elle. N’est plus, car pendant un certain temps, la fonte des glaces donnait aux manchots l’opportunité de se rendre sur des terrains rocailleux propices, auparavant inaccessibles lorsqu’ils étaient recouverts de glace. Les manchots Adélie font en effet leurs nids sur les terres pendant l’été avant de revenir sur la banquise en hiver pour se nourrir.
Mais aujourd’hui, le réchauffement climatique a avant tout un impact néfaste sur leur nourriture. « Des changements sur la banquise et de température peuvent entraîner des évolutions de la nourriture, krills et poissons. La population de poissons diminue beaucoup alors leur principale source d’alimentation est les krills », explique Cimino. Or les krills, de petites crevettes d’eau froide, sont moins nourrissantes que le poisson.
Autre conséquence du réchauffement: les conditions de reproduction des manchots pourraient être altérées. Alors que le climat en Antarctique est sec, explique le National Geographic, le réchauffement climatique pourrait rendre le temps plus humide, pluvieux, formant ainsi des flaques d’eau sur les terres. « Pour les manchots qui couvent leurs œufs sur le sol… la pluie et les flaques sont mauvaises car les œufs ne peuvent pas survivre. Les femelles qui n’ont pas de plumes étanches seront mouillées et pourront mourir d’hypothermie », déplore la chercheuse.
En avril dernier, certaines ONG comme WWF s’inquiétaient en plus de la présence des krills, qui se fait de plus en plus rare.
Pour finir sur une touche d’espoir, notons malgré tout que selon les derniers travaux scientifiques, le trou de la couche d’ozone continue à se résorber, et que celle-ci pourrait même être complètement « guérie » avant 2050.
Source : Huffington Post