Sans eux nous ne pourrions survivre, puisque ce sont les principaux agents de cette pollinisation animale dont dépendent, au dire de l’ONU, 75 % des 115 principales cultures qui nous nourrissent. Mais les insectes sont gravement mis à mal par le réchauffement climatique. Une étude de la revue « Proceedings of the Royal Society B », qui a consisté à piéger et étudier huit années durant, dans les montagnes Rocheuses, plus de 20.000 insectes de la famille des abeilles, met spectaculairement en lumière ces fameux « effets en cascade » que le réchauffement est d’ores et déjà en train de produire sur la pollinisation. L’étude montre en effet comment les changements induits par le dérèglement du climat en matière de température, d’accumulation de neige et de précipitations estivales remodèlent radicalement les communautés d’abeilles vivant dans cette zone de moyennes montagnes. Ils favorisent les abeilles les plus petites qui nichent dans le sol, mais diminuent l’abondance des abeilles de grande taille ainsi que des bourdons, pollinisateurs dominants dans de nombreux écosystèmes mais ayant une moindre tolérance à la chaleur. Ce remodelage n’est pas sans conséquences pour nous : par exemple, la perte des grosses abeilles et bourdons, qui tendent à voler plus loin pour aller chercher leur nourriture, pourrait entraîner une réduction de la pollinisation longue distance. Les Echos/YV
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