La conférence sur le commerce international des espèces menacées réunie à Panama a pris, vendredi 25 novembre, une décision qualifiée d’« historique » par le pays hôte, visant à protéger une cinquantaine d’espèces de requins menacés par le florissant trafic de leurs ailerons en Asie.
Au dernier jour de cette 19e Conférence (COP19) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées (Cites), les délégués de 183 Etats et de l’Union européenne (UE) ont décidé en séance plénière de réguler la pêche de 54 espèces de requins requiem (Carcharhinidae) et de requins-marteaux (Sphynidae).
Des réserves du côté du Japon
Ces squales ont été inscrits à l’annexe 2 de la Cites limitant strictement le commerce de certaines espèces par consensus, malgré les réserves émises par le Japon concernant la protection accordée au requin bleu, estimant qu’il ne s’agit pas d’une espèce menacée.
Le délégué japonais a exprimé « la vive préoccupation » de son pays concernant les conséquences de cette décision jugée « préjudiciables d’un point de vue social et économique » pour les pêcheurs de son pays.
La protection de ces requins, demandée par l’UE et une quinzaine de pays, dont le Panama, a été la plus discutée des décisions du sommet qui a débuté le 14 novembre. Elle est devenue au fil des débats une mesure emblématique de la conférence et plusieurs délégations avaient posé sur leurs bureaux des requins en peluche. Shirley Binder, déléguée du Panama, a fait valoir que les requins qui bénéficieront dorénavant de la protection de la Cites représentaient « approximativement 90% du marché » des ailerons de squales.
Jusqu’à 1 000 dollars le kilo
Ce marché, dont le centre est à Hong Kong, dépasse le demi-milliard de dollars par an (483 millions d’euros). Les ailerons peuvent se vendre 1 000 dollars le kilo en Asie de l’Est pour confectionner des soupes très réputées de la gastronomie chinoise traditionnelle.
Les raies-guitares (Rhinobatidae) et des espèces de raies d’eau douce (Potamotrygon) vont également bénéficier de la protection de l’annexe 2, a décidé la Cites par consensus. Il s’agit d’espèces qui ne sont pas encore menacées d’extinction mais pourraient le devenir si leur commerce n’était pas étroitement contrôlé. L’annexe 1, quant à elle, interdit totalement le commerce de certaines espèces.
Source France Info