Depuis le début du confinement, un flou général entoure les activités de chasse et de piégeage en France. Entre interdictions et dérogations selon les départements, pas facile de s’y retrouver, d’autant qu’aucune consigne nationale officielle n’a été diffusée.
Plus grave encore : les inspecteurs de l’environnement de l’Office Français de la Biodiversité ont reçu ordre de respecter le confinement, et n’ont donc pas pu effectuer de veille sur le terrain. Ainsi, comme nous le redoutions, de nombreux cas de braconnage et de piégeage illégal nous ont été signalés.
Face à une situation de plus en plus préoccupante, avec des arrêtés de dérogation chaque jour de plus en plus nombreux, l’ASPAS a donc décidé, avec 11 autres associations animalistes*, d’interpeller directement le Président de la République au travers d’une lettre ouverte.
Nos associations demandent notamment :
- à ce que soit adoptée une décision encadrant sans équivoque les activités de chasse et de destruction de manière homogène sur l’ensemble du territoire, et selon des préconisations scientifiques, à l’instar de l’ensemble des décisions adoptées par le gouvernement depuis que l’état d’urgence sanitaire a été décrété.
- qu’à l’issue de cet épisode sanitaire, un état des lieux précis et régulier soit réalisé quant au nombre exact de dérogations et autorisations individuelles d’intervention délivrées dans chaque département, quant aux dégâts ayant justifié ces autorisations (nature et ampleur), et quant aux animaux abattus (nombre et espèce).
- que des moyens de protection soient rapidement distribués aux inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité afin que ceux-ci puissent exercer leur activité de contrôle sur le terrain dans les meilleurs délais. Leur simple présence sur le territoire aura un effet dissuasif non négligeable.
Nous rappelons également que les activités liées aux soins délivrés aux animaux sauvages sont très largement suspendues, tout comme les activités liées aux études et à la connaissance de la nature. Pour des motifs sanitaires et éthiques, cette situation est incompréhensible pour les citoyens que nous représentons.
Nous alertons enfin sur l’après confinement, puisque de nombreux arrêtés préfectoraux autorisent d’ores et déjà la vénerie sous terre du blaireau dès le 15 mai… Peut-on sérieusement envisager que soit pratiquée cette chasse collective au moment où la plus grande vigilance sanitaire devra être observée ?
De plus, aucune décision gouvernementale ne remet pour l’instant en question l’ouverture de la chasse à tir au 1erjuin, ce qui est particulièrement inquiétant quand on peut penser qu’après 2 mois de confinement, les Français souhaiteront certainement massivement se ressourcer dans la nature…
Lire la lettre : ICI