Alors qu’Emmanuel Macron recevait les chasseurs pour la troisième fois, Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), se désole du peu de cas fait des questions de biodiversité.
Emmanuel Macron a réuni lundi à l’Elysée le président de la Fédération nationale de la chasse, Willy Schraen, et le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, pour discuter du projet de réforme de la chasse, très critiqué par les défenseurs de la nature. Parmi d’autres décisions actées, le prix du permis de chasse national passera de 400 à 200 euros et les oies cendrées pourront être chassées dès le mois de février dans le cadre de la «gestion adaptative des espèces». Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), ne cache pas sa déception et sa colère.
Que vous inspire le fait qu’Emmanuel Macron ait reçu les chasseurs ?
Cela va faire trois fois que le Président reçoit les chasseurs, deux fois à l’Elysée, une fois à Chambord. Alors que les associations de protection de la nature et de la biodiversité ont demandé à le rencontrer pour des dossiers qui vont bien au-delà de la chasse (pesticides néonicotinoïdes «tueurs d’abeilles», agriculture, protection des espèces, etc.). Après deux mois d’attente, on a été retoqués, la présidence de la République nous a renvoyés vers une conseillère de l’Elysée, que nous avons décidé de ne pas rencontrer, car c’est le Président que nous voulions voir. Ce n’est pas élégant. Et ça prouve l’intérêt qu’il porte à la chasse et le peu de cas qu’il fait des questions de biodiversité. C’est agaçant, et je suis assez surpris de le voir un peu hors sol sur ces questions….
….En France, on chasse 64 espèces différentes d’oiseaux. La moyenne européenne, c’est 14 espèces. Et on veut tuer encore davantage. Parmi ces 64 espèces, vingt sont sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) parce qu’en déclin pathétique. La tourterelle des bois, par exemple, a perdu 80% de sa population en trente ans et on continue d’en tirer 100 000 par an. Quant à l’alouette des champs, le Muséum national d’histoire naturelle et le CNRS ont révélé en mars un déclin de plus de 30% de sa population en quinze ans…..
Voir article complet dans Libération du 28 août