Quito a conclu une opération inédite par son ampleur, qui consiste à annuler de la dette contre un financement de mesures visant à sauvegarder la biodiversité de l’archipel classé au Patrimoine mondial.
C’est une technique de financement qui pourrait donner de l’oxygène à un nombre croissant de pays à bas et moyen revenu en situation de surendettement. L’Equateur a annoncé, le 9 mai, avoir obtenu une réduction de sa dette en échange de son engagement à financer la conservation des Galapagos, un archipel inscrit au Patrimoine mondial du fait de sa biodiversité, pour un montant total de 450 millions de dollars (414 millions d’euros) sur dix-huit ans. Une somme qui correspond, en partie, aux économies réalisées par le pays sur le remboursement de sa dette, allégée de 1 milliard de dollars.
Des investisseurs ont en effet accepté de céder des obligations – qui valaient 1,628 milliard de dollars lors de leur émission – pour 656 millions de dollars, par crainte que la situation financière et politique du pays ne se détériore davantage. D’autres ont accepté de les acquérir en dépit des risques, à condition que l’opération serve à protéger les Galapagos, et grâce aux garanties financières de la Banque interaméricaine de développement et de l’agence de développement américaine Development Finance Corporation.
Durement touché par le Covid-19, par la chute des prix du pétrole, dont il est très dépendant, et par la hausse des taux d’intérêt, l’Equateur est sous assistance du Fonds monétaire international (FMI). Jamais une « dette nature » n’avait atteint un tel montant. Ce type de montage, qui a vu le jour lors de la crise de la dette de la fin des années 1980, a bénéficié récemment à quelques pays, dont Belize et les Seychelles…
Voir l’article complet dans Le Monde du 18 mai 2023
Photo : A Santa Cruz, sur les îles Galapagos (Equateur), le 4 mars 2022.