- Le tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre la chasse au grand tétras et au lagopède alpin en Ariège.
- Ces deux oiseaux menacés sont défendus de longue date par les écologistes.
- Mais l’administration traîne des pieds et les 45 premières décisions de justice précédentes n’ont eu aucun effet. (…)
Fin des hostilités. Mardi, le tribunal administratif de Toulouse a suspendu, en urgence, la chasse au grand tétras et au lagopède alpin (sorte de perdrix des neiges) en Ariège. Le premier a vu ses effectifs fondre de 75 % depuis 1960, le deuxième vit à haute altitude et ressent les effets du réchauffement climatique. Bien qu’ils soient menacés, ces oiseaux sont toujours chassés ou braconnés dans les Pyrénées en vertu d’une coutume ancestrale que les écologistes combattent depuis plus de dix ans en multipliant les actions en justice.
L’affaire jugée mardi à l’initiative du Comité écologique ariégeois (CEA) est la 46e du genre toutes juridictions confondues. Les 45 premières ont abouti au même résultat favorable aux défenseurs de la nature.
Guerre d’usure
Pourtant, systématiquement, l’Etat a fait appel ou les préfets d’Ariège et des Hautes-Pyrénées ont pris des arrêtés pour autoriser, de nouveau des prélèvements. Cette année, les autorités avaient théoriquement décidé un genre de « moratoire ». « Mais un arrêté ministériel en date du 27 septembre a finalement autorisé le prélèvement de 10 grands tétras et de 24 lagopèdes », indique Alice Terrasse, l’avocate du CEA.
Une autorisation de dernière minute, certes pour moins d’oiseaux que les autres années, qui hérisse le poil des écologistes. « Quand donc l’administration de l’Ariège sera-t-elle capable de gérer en respectant les décisions de justice, sans céder aux pressions, et en tenant compte du souhait de la population de préserver toute l’exceptionnelle biodiversité du département ? » demande Marcel Ricordeau, le président du CEA dans un communiqué.
Malgré la guerre d’usure, les amoureux de la nature ne désarment pas. Le 14 octobre, France Nature Environnement essaiera d’obtenir de la justice la même suspension mais pour le département des Hautes-Pyrénées.
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