Avec l’extension de son périmètre à l’ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam, cette réserve naturelle va désormais couvrir 1,6 million de kilomètres carrés.
Emmanuel Macron, hôte du sommet One Ocean Summit, organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), à Brest, dans le Finistère, en présence d’une vingtaine d’autres chefs d’Etat et de gouvernement, a annoncé l’élargissement du périmètre de la réserve naturelle des terres australes de la France, et a plaidé pour plusieurs mesures, lors du dernier jour du sommet, vendredi 11 février.
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La France va élargir le périmètre de la réserve naturelle de ses terres australes
Le président français a annoncé l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui va ainsi devenir la deuxième plus grande aire marine protégée du monde.
Avec l’extension de son périmètre à l’ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam, administrés par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), cette réserve naturelle va désormais couvrir 1,6 million de kilomètres carrés, est-il précisé dans un communiqué.
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Une coalition internationale pour un traité de protection
Les 27 Etats membres de l’Union européenne et 13 autres pays ont formé une coalition pour conclure un traité destiné à protéger la haute mer, actuellement en négociations, ont annoncé Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen vendredi lors du sommet à Brest. « Nous sommes très proches mais nous devons donner de l’impulsion pour le conclure cette année », a-t-elle insisté. L’initiative est également soutenue par l’Australie, le Canada, le Chili, les Comores, l’Inde, Monaco, le Maroc, la Norvège, le Pérou, la République du Congo, Singapour, la Suisse et le Royaume-Uni.
La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à un maximum de 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et n’est donc sous la juridiction d’aucun Etat. Elle représente plus de 60 % des océans et près de la moitié de la planète.
Les négociations portent sur quatre domaines : la création d’aires marines protégées, les ressources génétiques marines et le partage de leurs avantages, la réalisation d’études d’impact environnementales, ainsi que le renforcement des capacités et les transferts de technologies, notamment vers les pays en développement, mais des points sensibles restent à régler.
Un traité sur la haute mer est négocié formellement sous l’égide de l’ONU depuis 2018, mais les discussions ont été interrompues par l’épidémie de Covid-19. La quatrième, et théoriquement dernière, session de négociations est prévue en mars à New York.
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Plaidoyer pour un accord à l’OMC contre les subventions à la surpêche
Emmanuel Macron a appelé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à la conclusion d’un accord contre les aides publiques à la surpêche et à la pêche illicite. « L’argent des contribuables, de nos contribuables, ne doit pas être utilisé pour continuer à financer les actions qu’on condamne par ailleurs », a-t-il lancé.
« Cet accord pourrait être le premier sous l’égide de l’OMC avec pour principal objet la protection de la biodiversité », a-t-il souligné, plaidant à nouveau pour la cohérence entre politiques commerciales et environnementales.
Les discussions de l’OMC au sujet de la pêche, en cours depuis deux décennies, portent notamment sur les subventions mondiales à la pêche, de 14 milliards à 54 milliards de dollars par an, selon l’OMC. La chef de l’organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, qui a pris ses fonctions en mars dernier, a fait de la conclusion d’un accord sur la pêche une priorité. La 12e conférence de l’OMC, prévue pour la fin de 2021, qui devait examiner ce dossier, a été reportée sine die pour raisons sanitaires.