Plus de 500 animaux ont été abattus dans une enceinte fermée : à peine révélée, la «partie de chasse» organisée au nord de Lisbonne a fait scandale. Les organisateurs se font discrets.
Les photos du massacre laissent muet : des dizaines de cadavres d’animaux soigneusement alignés sur le sol. Les documents, pour une fois, ne proviennent pas des mouvements de défense des animaux mais des chasseurs eux-mêmes, fiers de revendiquer leur «exploit» sur Facebook. Le commentaire d’une des photos précise : «540 animaux avec 16 chasseurs au Portugal, un record au cours d’une super battue.» Un autre message plastronne : «Nous l’avons refait ! 540 animaux avec 16 chasseurs !»
Bien que rapidement supprimées des réseaux sociaux, les images circulent depuis plusieurs jours et traumatisent le Portugal. Qui a autorisé une telle tuerie ? Dans quelles conditions s’est-elle déroulée ? Le parquet général de Lisbonne a ouvert une enquête lundi. Auparavant, le ministre de l’Environnement, João Pedro Matos Fernandes, avait condamné un «acte de haine» et un «crime environnemental inacceptable».
Les détails de la tuerie de masse ont été révélés au fil des jours par la presse. Cette battue au grand gibier (cerfs, daims, sangliers) s’est déroulée le 18 ou le 19 décembre près de la commune d’Azambuja, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Lisbonne, dans la propriété de Torre Bela, le domaine privé clôturé le plus vaste du pays, avec plus de 1 000 hectares entourés d’un mur d’enceinte.
Pas d’échappatoire
Le terrain avait été loué pour la journée par une agence espagnole spécialisée dans le tourisme cynégétique, Hunting Spain Portugal Monteros de La Cabra. Basée à Badajoz, dans la région d’Estrémadure, frontalière avec le Portugal, l’entreprise a rapidement suspendu son site et tous ses comptes sur les réseaux sociaux. Le quotidien portugais Público cite le chiffre de «7 000 à 8 000 euros» versés par chaque chasseur participant….
Suite dans Libération du 31 décembre