Biodiversité: à Charm el-Cheikh, la fin d’un cycle

La 14ème conférence des parties (COP14) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) s’est achevée jeudi 29 novembre à Charmel-Cheikh (Egypte). Prochaine étape, la mise en place d’un cadre mondial de la biodiversité post-2020, qui sera présenté en 2020 lors de la COP15 de Pékin.

 

Pour les objectifs d’Aichi, fixés pour 2020, c’était la COP de la dernière chance. Sans surprise, et alors que la biodiversité s’érode à grande vitesse, ces 20 objectifs, qui prévoient notamment la protection de 10% des zones marines et côtières et de 17% des zones terrestres, ne seront probablement pas atteints. Et si les délégués des Etats se sont entendus pour accélérer la cadence afin de les remplir, tous avaient l’esprit ailleurs, en l’occurrence en 2020.

PÉKIN, UN TOURNANT POUR LA BIODIVERSITÉ?

C’est cette année-là qu’aura lieu à Pékin la COP15, au cours de laquelle sera adopté un cadre mondial de la biodiversité post-2020. Prenant la suite des objectifs d’Aichi, ce texte pourrait, sous réserve d’être adopté, représenter pour la biodiversité ce que l’Accord de Paris, signé en décembre 2015 lors de la COP21 climatique, constitue pour le climat.

Si elle devra encore être améliorée ces deux prochaines années, la méthode choisie n’est pas sans évoquer celle de l’Accord de Paris. Comme pour celui-ci, il y sera question de contributions nationales, par lesquelles les Etats fixent objectifs et moyens pour parvenir, sur leur territoire, à enrayer la perte de biodiversité.

UN AGENDA DES SOLUTIONS

Ce futur accord biodiversité post-2020 s’accompagnera d’un plan d’action «Charm el Cheikh-Pékin, pour la nature et les peuples», agenda des solutions qui n’est pas sans évoquer le plan d’actions Lima-Paris de la COP21. Là aussi, il s’agit de regrouper et de faire connaître les actions nationales ou locales ayant remporté des succès dans la protection de la biodiversité.

Lors de la COP14, ont par ailleurs été adoptés divers textes ayant trait aux pollinisateurs, aux liens entre biodiversité et santé, aux espèces invasives, à la gestion de la faune sauvage, ainsi qu’au séquençage des ressources génétiques.

Prochain grand rendez-vous de la biodiversité, la réunion plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, surnommé le «Giec de la biodiversité») aura lieu du 29 avril au 4 mai 2019 au siège de l’Unesco à Paris. L’IPBES y présentera son évaluation mondiale de la biodiversité, actuellement en cours de finalisation.

Le Journal de l’Environnement/3 décembre