Pour les mers et les océans en revanche, la cible des 10 % fixée en 2010 par la communauté internationale n’a pas été atteinte. Et les indicateurs manquent encore pour évaluer précisément la qualité de la gestion de ces espaces préservés.
Il faut, pour une fois, regarder le verre à moitié plein : la communauté internationale a tenu l’une de ses promesses en matière de protection de la biodiversité. Comme elle s’y était engagée en 2010, la superficie des aires protégées s’est largement étendue, pour couvrir au moins 17 % des terres. C’est ce que confirme le rapport final sur le sujet publié mercredi 19 mai par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
« Bien que les données disponibles ne montrent qu’une couverture de 16,64 % des zones terrestres et des eaux intérieures, il est clair qu’avec de nouvelles mises à jour, l’objectif de couverture de 17 % sera dépassé », précise-t-il.
Pour les mers et les océans en revanche, la cible des 10 % n’a pas été atteinte. Au cours des dix dernières années, la superficie des aires marines protégées a toutefois également largement progressé, pour atteindre près de 8 %.
Il y a une dizaine d’années, réunis à Nagoya, au Japon, à l’occasion de la Conférence des parties (COP) de la convention sur la diversité biologique, les dirigeants de la planète adoptent vingt objectifs de protection de la nature, baptisés « objectifs d’Aichi ». La cible n° 11 vise à accroître la surface des aires protégées et conservées : à l’époque, elles n’englobent que 10 % des terres et 3 % des mers. Depuis, près de 21 millions de kilomètres carrés – soit une superficie supérieure à celle de la Russie – ont été ajoutés au réseau mondial. Celui-ci couvre aujourd’hui 22,5 millions de kilomètres carrés de terres et 18,8 millions de kilomètres carrés de mers, soit une hausse de 42 % en une décennie.
Malgré ces progrès, les Nations unies ont dressé, en septembre 2020, le constat d’échec de la décennie d’Aichi, aucun des vingt objectifs n’ayant été totalement atteint.
Pour les dix prochaines années, les ambitions mondiales doivent être approuvées lors de la COP15 prévue en octobre à Kunming, en Chine. Une coalition d’Etats plaide pour que soit adopté à cette occasion le principe de protéger 30 % de la surface terrestre d’ici à 2030. Dans ce contexte, ce rapport de l’UICN et du PNUE se veut un outil pour « prendre des décisions éclairées sur la meilleure façon de sauvegarder la biodiversité », en dressant le bilan de la décennie écoulée….
Voir suite dans Le Monde du 20 mai 2021
photo : Un pygmée Baka pêche sur la rivière Sanga, dans la zone protégée de Dzanga-Sangha, à l’extrême sud-ouest de la Centrafrique, le 15 mars 2020.