Des centaines d’espèces sont menacées de disparition en France. C’est le constat dressé par l’édition 2018 des « chiffres-clés de la biodiversité » que viennent de publier le Commissariat général au développement durable, l’Agence française pour la biodiversité et l’Observatoire national de la biodiversité.
Avec ses territoires ultramarins et près de 11 millions de kilomètres carrés d’espace océanique placés sous sa juridiction, la France abrite environ 10 % de la biodiversité de la planète. Elle recèle en particulier plus de 19 000 espèces endémiques, c’est-à-dire que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde, dont 80 % en outre-mer.
A l’échelle mondiale, 27,7 % des espèces sont menacées. La France est le pays qui héberge le plus de ces animaux menacés de disparition : elle accueille 5 % du total des espèces menacées dans le monde.
Et, aujourd’hui, un tiers des espèces de mammifères sont menacées ou quasi menacées d’extinction en France métropolitaine, contre un quart en 2009. C’est le cas du putois d’Europe ou du desman des Pyrénées.
La situation n’est pas meilleure pour les oiseaux nicheurs, dont un tiers également se trouve aujourd’hui en sursis, contre un quart en 2008. Parmi eux, le milan royal, l’alouette des champs ou la macreuse brune.
Pourquoi un tel recul ? Le rapport pointe principalement les « pressions exercées par les activités humaines ». En tête, l’artificialisation des sols, c’est-à-dire toutes les surfaces qui supportent l’activité humaine.
En moyenne, 65 000 hectares (soit six fois la superficie de Paris) ont été grignotés, chaque année, entre 2006 et 2015 par des habitations, des bâtiments agricoles, des routes, des parkings, des carrières et autres décharges.
Les espèces exotiques envahissantes font aussi partie des menaces les plus directes pour la faune. Soixante des cent espèces les plus invasives ont été identifiées en 2018 dans les territoires ultramarins. La liane papillon, par exemple, à La Réunion ou l’iguane vert en Martinique et en Guadeloupe.
Une consolation : les citoyens sont de plus en plus nombreux à s’impliquer sur le sujet. Plus de 50 000 d’entre eux ont participé, en 2017, à un programme de collecte de données, un chiffre multiplié par 2,5 en six ans.
A l’opposé, l’effort financier national en faveur de la biodiversité (gestion des milieux, réduction des pressions et travaux scientifiques), après avoir progressé de 75 % entre 2000 et 2013, pour atteindre 2,1 milliards d’euros, a ensuite légèrement régressé.
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