Au début du XIXème siècle, un peintre français, Jean-Jacques Audubon, parcourt la Louisiane pour peindre tous les oiseaux du Nouveau Continent. La découverte des grands espaces sauvages encourage l’utopie d’une jeune nation qui se projette dans un monde d’une beauté inouïe. Depuis, le rêve américain s’est abîmé et l’œuvre d’Audubon forme une archive du ciel d’avant l’ère industrielle. Sur les rives du Mississippi, Birds of America retrouve les traces de ces oiseaux, aujourd’hui disparus, et révèle une autre histoire du mythe national.
un film de Jacques Lœuille, 84′
Bande annonce : ICI
Dossier de presse :DP BIRDS OF AMERICA
Note du réalisateur (extrait)
L’Autre Monde
J’ai découvert Jean-Jacques Audubon (1785-1851) lors de mes études aux beaux-arts de Nantes, ville où il a grandi et dessiné ses premiers oiseaux sur les bords de la Loire, avant de s’embarquer vers les États-Unis pour fuir les guerres napoléoniennes. Si son œuvre est restée longtemps une référence scientifique, elle est aujourd’hui un pur objet esthétique, et un trésor documentaire, puisque de nombreuses créatures peintes ont disparu.
Birds of America est un film sur les vestiges : il raconte les histoires des derniers oiseaux d’espèces éteintes, tout en les faisant résonner avec la construction politique et culturelle des États-Unis.
Bien plus qu’en Europe, la représentation du monde naturel sert de cohésion aux États-Unis. Ce film se construit sur la proposition selon laquelle les extinctions de masse et la dégradation de l’environnement ont un impact symbolique et réel sur la constitution de l’Union. Et si les oiseaux d’Amérique étaient un ciment national ? Le film ne cesse de s’interroger sur ce point : l’Amérique se forge-t-elle une image dans le reflet fantomatique de son ancien éden ?
Un « river movie »
Le film se déroule le long du Mississippi, le plus important couloir migratoire du continent, où Audubon s’attela à la tâche faramineuse de peindre tous les oiseaux d’Amérique à leur taille réelle. L’état du ciel et celui du Mississippi sont liés, et l’histoire politique des États-Unis se reflète dans les eaux du « Père des Fleuves ».
L’air a été transformé en zone de rejets pour les activités polluantes, particulièrement dans le Sud dont le développement effréné des industries les plus sales a été imposé par le Nord, à l’issue de la guerre de Sécession. L’extinction massive d’espèces animales est concomitante de l’exode des peuples les plus pauvres de l’Union, que ce soient les Amérindiens ou les Afro-Américains, qui vivent le long des rives du fleuve aujourd’hui.
Une lettre à Audubon
Le récit est mené par un narrateur qui adresse une lettre à Audubon. Ce dispositif permet de tisser une passerelle entre l’époque des découvertes naturalistes du XIXème siècle — la conception de son œuvre « Les Oiseaux d’Amérique » — et notre monde, qui assiste à leur disparition.
En retournant sur les traces d’Audubon, et en mettant l’accent sur ses voyages le long du Mississippi, le narrateur constate la modification du paysage, la transformation des écosystèmes, la disparition des oiseaux. Si les animaux disparaissent presque partout, la destruction des écosystèmes est particulièrement rapide dans la vallée du Mississippi, et ce « river movie » est jalonné de rencontres avec des personnages qui ont une connexion avec Audubon ou avec une espèce d’oiseau éteinte. »…
Distribution
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L’œuvre de Jean-Jacques Audubon est également en librairie !
Sur le modèle de l’Histoire naturelle de Buffon, Audubon, pour accompagner la réédition de ses superbes planches ornithologiques, rédigea des « Vies d’oiseaux » (Bird Biographies).
Ce 25 mai, les Éditions Le Pommier publieront Vies d’oiseaux de Jean-Jacques Audubon. Accompagnée d’une préface par Henri Gourdin, écrivain et spécialiste français de l’ornithologue, cette réédition des textes d’Audubon, grand écrivain de la nature writing, brosse le portrait de ces « habitants du ciel », restitués dans toute leur variété et leur beauté.