Une semaine avant la Ocean Week à Bruxelles, et quelques mois avant la conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, un groupe d’experts mondialement reconnus publie aujourd’hui les résultats d’un effort scientifique inédit : ils redéfinissent le concept de « durabilité des pêches » et proposent onze « règles d’or » remettant radicalement en cause la notion défaillante qui prévaut actuellement dans la gestion des pêches. Ces onze « règles d’or » ont été pensées pour mettre un terme à la destruction continue de l’océan causée par la pêche et assurer un renouvellement abondant des poissons de façon à nourrir les générations futures. Elles arrivent au moment même où les scientifiques ont drastiquement réévalué la santé de l’océan à la baisse (1), et où deux tiers des coraux de la planète sont exposés à des températures potentiellement léthales (2). Les auteurs exhortent les entreprises, les gouvernements et les législateurs à mettre en œuvre ces onze actions décisives pour restaurer la santé de l’océan.
Les règles d’or s’appuient sur deux principes clés qui visent à révolutionner l’avenir de l’exploitation des océans :
1) la pêche doit minimiser les impacts sur les espèces et les écosystèmes marins, s’adapter au changement climatique et assurer la régénération de la vie et des habitats marins appauvris ;
2) la pêche doit améliorer la santé, le bien-être et la résilience des êtres humains et des communautés – en particulier des plus vulnérables – plutôt que de servir les intérêts économiques des entreprises qui concentrent les profits entre les mains de leurs détenteurs et laissent les citoyens supporter les coûts.
Leur article, intitulé « Rethinking sustainability of marine fisheries for a fast-changing planet » (« Repenser la durabilité des pêcheries marines dans un monde en plein dérèglement »), a été publié dans la revue scientifique « npj Ocean Sustainability » du journal Nature. Cette initiative scientifique a pour ambition de poser les bases d’une réforme destinée à transformer en profondeur la gestion actuelle déplorable du plus grand bien commun de la planète. Les scientifiques appellent les décideurs politiques, les distributeurs, les pêcheurs et les responsables du secteur à adopter cette nouvelle conception et à se mobiliser pleinement pour la mettre en œuvre.
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