Pour enrayer le foyer de brucellose dans le massif du Bargy, la préfecture de Haute-Savoie prévoit la possibilité d’abattre des bouquetins dont l’infection n’est pas avérée, tout en privilégiant l’euthanasie sélective d’animaux infectés, testés après capture. De quoi satisfaire les éleveurs, sans trop mécontenter les associations.
Si la France est indemne de brucellose (également appelée «fièvre de Malte») depuis 2005, le massif du Bargy, en Haute-Savoie, constitue un noyau de résistance, avec les bouquetins comme réservoir sauvage. Transmise aux ovins et bovins, la bactérie Brucella a ainsi été à l’origine de deux cas d’infection chez l’homme, en 2012, chez des enfants ayant consommé du fromage blanc caillé contaminé.
476 BOUQUETINS TUÉS DEPUIS 2012
Face à l’inquiétude des producteurs, la préfecture de Haute-Savoie a lancé en 2012 une opération de contrôle de la maladie, visant principalement le bouquetin. Entre 2012 et 2018, ce sont 476 de ces bovidés sauvages qui ont été abattus sur le massif du Bargy. Parmi eux, seuls 130 avaient été analysés comme séropositifs, les 346 autres ayant été abattus à distance, sans vérification de leur infection, dans le seul objectif d’abaisser la densité de la population –et donc de réduire la transmission au sein de l’espèce.
Problème: le bouquetin est une espèce protégée, et son abattage indiscriminé (sans vérification du statut sérologique) fait bondir les associations de défense de l’environnement. Autant dire que les actions de gestion pour l’année 2019, annoncées vendredi 3 mai par le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, étaient très attendues[…
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