Après des années de tergiversations dans l’exécutif, Emmanuel Macron annonce enfin des actions pour lutter contre le massacre des dauphins.
Le média en ligne Vakita, fondé par Hugo Clément, a diffusé ce jour une interview du Président de la République, enregistrée hier samedi à l’occasion de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture. Le Président y affirme : « La décision de justice, il faut la respecter. On s’est toujours engagés […] pour préserver toutes les populations de cétacés dans le golfe de Gascogne et ailleurs. […] Les scènes qu’on a vues, elles sont très difficiles à voir, elles sont choquantes […]. Il faut respecter ce qui, de toute façon, est décidé. On doit améliorer nos pratiques et on doit les accompagner [les pêcheurs]. Nous allons continuer de moderniser nos dispositifs, et d’investir, et cela va être de l’argent très largement public. […] pour pouvoir arrêter les pratiques qui sont dangereuses et en tout cas, mieux prévenir celles-ci. C’est un problème que je prends très au sérieux, je suis, comme vous, choqué. ».
Cette déclaration fait suite à une formidable mobilisation du grand public et des ONG, dont la #lettrepourlesdauphinsde la LPO envoyée au Président il y a 3 semaines, signée par plus de 42 000 citoyennes et citoyens, ou encore notre exposition spectaculaire de 400 photographies de dauphins sur l’Esplanade des Invalides mercredi dernier. Les procédures juridiques engagées par les associations pour faire respecter le droit ont également porté leurs fruits. Ce 24 février, dans ses conclusions à l’issue de l’examen par le Conseil d’Etat du recours déposé par France Nature Environnement, Sea Shepherd France et l’association de Défense des milieux aquatiques, la rapporteure public a invité l’État à appliquer 2 séries de mesures dans un délai de 6 mois : des dispositifs de répulsion acoustique et des fermetures spatio-temporelles des pratiques de pêche concernées. En parallèle, la LPO a renforcé il y a 10 jours la plainte inter-ONG auprès de la commission européenne (qui pourrait prochainement saisir la Cour de justice européenne) et lancé une nouvelle procédure contre l’Etat.
Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO :
« Enfin ! Le Président se dit « choqué » par les captures ; tant mieux, nous l’alertons sans relâche depuis des années sur le sujet. La LPO sera particulièrement attentive à ce que les engagements pris hier par Emmanuel Macron se concrétisent immédiatement. Le Président, qui se dit conscient du drame, doit interdire sans attendre les pratiques meurtrières. Chaque filet mis à l’eau peut remonter le cadavre pathétique d’un dauphin qui aura agonisé durant 30 minutes avant d’être délivré par la mort. Attendre, encore et toujours, c’est être complice d’odieuses maltraitances sur une espèce protégée. Nous savons tous les conservatismes qui, y compris dans l’appareil d’Etat, veulent s’opposer à ces mesures pourtant évidentes et nécessaires. Nous ne souhaitons pas stigmatiser les pécheurs, bien au contraire, il faut que l’Etat les indemnise les semaines où les pêches les plus mortifères seront suspendues. »