Certains animaux ont perdu des caractéristiques acquises au cours de leur évolution. Mais plutôt que de considérer cette disparition comme une régression, nous allons voir qu’elle a en réalité permis à de nombreuses espèces de devenir des champions dans leur catégorie !
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’évolution n’est pas linéaire. Les espèces s’adaptent à leur milieu, se modifient au gré des contraintes environnementales. Des changements à la fois anatomiques, physiologiques et comportementaux s’opèrent.
Certaines caractéristiques disparaissent, le patrimoine génétique d’une espèce se modifie. Quant aux espèces qui ne s’adaptent pas à leur milieu naturel, elles disparaissent. Bien entendu cette disparition peut aussi, et c’est de plus en plus fréquent, être liée aux activités humaines (déforestation, pollution, réchauffement climatique, etc.)
Réversion : de quoi s’agit-il ?
Il arrive que des caractéristiques disparues réapparaissent à la faveur d’une mutation génétique. On appelle ce phénomène la réversion. Elle se produit lorsque les effets d’une mutation sont contrecarrés par une seconde mutation qui « annule », en quelque sorte, la précédente. On parle de réversion vraie lorsque la séquence ADN originelle est restaurée. Mais dans une majorité des cas, c’est une séquence génétique différente qui conduit au retour de la fonction ou de la caractéristique.
Quand les manchots volaient…
On s’amuse souvent de voir les manchots déambuler sur la banquise, avec leur démarche si caractéristique. Dodelinant de gauche à droite, ils peuvent ainsi parcourir de très longues distances. Les manchots possèdent pourtant des ailes mais, comme celles de l’autruche et à l’inverse du pingouin, celles-ci ne lui permettent pas de voler. Il fut pourtant un temps très lointain où les manchots volaient.
Cette capacité, les manchots l’ont acquise… puis ils l’ont perdue. Les chercheurs estiment que les manchots volants étaient probablement contemporains des dinosaures. Mais si les manchots ne volent plus, ils ont en contrepartie développé leurs muscles de façon extraordinaire et sont de véritables champions de la nage sous-marine.
…et que les baleines marchaient !
La vie est née dans les océans, avant de gagner la terre ferme. Mais certaines espèces ont fini par retourner dans l’eau. C’est le cas par exemple des cétacés. On sait qu’il existait il y a plus de 40 millions d’années des baleines quadrupèdes, capables de se déplacer hors de l’eau sans difficulté. Dotées de pattes palmées, ces animaux étaient aussi très à l’aise dans l’eau.
Perdre pour mieux gagner !
Il est intéressant de se poser la question de notre compréhension de l’évolution. Évoluer signifierait gagner quelque chose en plus, des pattes par exemple, ou des ailes. L’évolution de certaines espèces s’est néanmoins faite avec la perte de quelque chose, sans que cela s’avère négatif.
C’est le cas par exemple des serpents, dont les chercheurs sont aujourd’hui certains qu’ils possédèrent un temps des membres qui leur permettaient de marcher. Ces pattes auraient peu à peu régressé, permettant aux serpents de s’enfouir plus efficacement.
Vous connaissez certainement l’expression “quand les poules auront des dents !”. On devrait plutôt dire “Quand les oiseaux avaient des dents !”. Car il fut en réalité une époque où les oiseaux (représentants actuels des dinosaures, rappelons-le) possédaient des dents fonctionnelles.
Les scientifiques ignorent pourquoi ils les ont perdues, mais certains suggèrent que cela pourrait avoir un lien avec l’apparition du bec. Avec une tête plus légère, ils seraient ainsi devenus plus à l’aise pour voler.
Une autre thèse fascinante suggère que les oiseaux se sont en réalité adaptés à la modification de leur habitat suite à l’extinction de masse du Crétacé-Paléogène (anciennement appelée crise du Crétacé-Tertiaire) il y a 65 millions d’années, qui a notamment vu la disparition de la plupart des dinosaures. Leur régime alimentaire a alors changé et l’apparition du bec leur aurait ainsi permis de saisir plus facilement certains types d’aliments comme des graines.
Source : GEO