Changement de costume pour le lièvre arctique

Nés en juin, les levrauts étaient jusqu’à lors habillés d’un délicat manteau tacheté gris brun. Le camouflage idéal pour se fondre dans la toundra estivale.

Mais, l’hiver s’installe doucement autour du cercle polaire et dès le mois de septembre, leur livrée se ponctue de tâches blanche jusqu’à se confondre avec la neige qui recouvre déjà une partie des paysages.

Seule la pointe de leurs longues oreilles, restée noire, les trahissent dans l’immensité blanche. Est-ce parce qu’ils se savent invisibles durant cette période de l’année qu’ils deviennent si peu farouche qu’il est aisé de les approcher de très près ? Inversement, entre deux saisons, lorsqu’ils troquent une parure contre une autre, ils sont beaucoup plus méfiants.

Outre ce pelage touffu, les lièvres arctiques disposent d’une épaisse couche de graisse isolante constituant 20% de leur poids, des extrémités, oreilles et museau très courts pour limiter les pertes de chaleur et des pieds très poilus faisant office de raquette pour se déplacer aisément dans la neige.

Dans l’extrême arctique où les étés sont encore plus fugaces, la couleur du lièvre change peu, les rendant particulièrement vulnérables à cette saison où le couvert neigeux disparaît alors que l’animal reste blanc avec quelques tâches marron glacées.

Parfois, comme sur cette image prise à Ellesmere, les lièvres peuvent se rassembler en grands groupes et se déplacer de concert, avec des pointes jusqu’à 60 km/h lorsqu’ils sont poursuivi par le loup arctique, leur plus redoutable prédateur.

EMMANUELLE GRUNDMANN